Je suis une racaille guadeloupéenne
Un amour inconsidéré des chats ! voilà ce par quoi nous avons donc clôturé aux Antilles notre épopée anti-vaccinale.
Le désespoir des soignants suspendus et l’image pieuse de mobilisations antivax en Guadeloupe et Martinique, avant-gardistes des libertés, ont volé en éclats.
La régression de ces pays dans un vote non chimiquement pur, l’excitation équivoque de souffrances et d’angoisses, l’indigence de la capacité d’analyse et d’expertise stratégique des appareils syndicaux et politiques, seront d’une extrême utilité pour le pouvoir en place ; elles ont conforté la poursuite à peine déguisée du comportement de colonisés de la part même des acteurs « révolutionnaires »guadeloupéens.
Mort au directeur d’hôpital guadeloupéen ! Nous voulons parler au Ministre de la santé français ! Nous voulons un président de la République qui nous flatte et qui nous dise qu’il nous aime !
A l’intérieur, ils participent toujours à l’entretien d’une fausse image d’opposition et de résistance, par le biais d’un anarcho-syndicalo- gwada à la couni a manmanw, devenu le mode d’expression des « acteurs légitimes » de l’expression populaire .
Une fois de plus, la société guadeloupéenne porte la responsabilité de ses échecs, de ses dérives, de son incroyable déficit intellectuel et de son abyssale incompétence.
Il ne faut plus légitimer le soi-disant caractère fondamental des révoltes populaires sur l’archipel puisqu’elles sombrent hypocritement dans une mythologie racialisante décomplexée, – le peuple ayant été intoxiqué par une préparation insidieuse et consciente des esprits- .
Une mention spéciale pour notre personnel politique. Au début de leur « carrière », les Pieds nickelés se heurtent sans cesse aux forces de l’ordre dans des aventures où ils ont rarement le dessus. Les Pieds nickelés prennent de l’envergure et de l’audace. Ils se frottent par la suite aux grands de leur époque, le président de la République, le roi d’Angleterre et le Kaiser.
L’histoire met en scène trois personnages principaux, Croquignol, Filochard et Ribouldingue, trois petits filous, à la fois escrocs, hâbleurs et indolents.
Filochard est borgne, nous rétorquera-t-on. Ce serait oublier qu’en 2011, sous les traits du dessinateur Luz, le personnage borgne de Filochard perd son bandeau au profit de lunettes de soleil modulables.
71 % d’électeurs ont voté pour Marine LE PEN à Case-Pilote, fief indépendantiste en Martinique. La Guadeloupe tout entière a plébiscité l’extrême-droite à près de 70 % dans cette phase peu glorieuse d’amalgame.
La Guadeloupe deviendra-t-elle en terre caraïbe le berceau du populisme du XXe siècle, suivant l’exemple de l’Amérique latine ?
Prenons l’exemple du peronisme, issu de la figure de Juan Perón, président de la République argentine de 1946 à 1955.
Que nous disent les spécialistes ? Le péronisme se conjugue aussi au féminin. Soulignons le rôle de sa première épouse Eva, devenue un mythe mais aussi de la seconde, Isabel, née en 1931, revenue d’exil avec son mari en 1973 et qui fut présidente de l’Argentine entre 1974 et 1976.
Construit à l’origine sur la double figure du général Perón et d’ «Eva/Evita», icône des descaminados[littéralement, les sans-chemises], s’appuyant sur la Confédération générale du Travail considérée comme la «colonne vertébrale» du régime, le populisme péroniste usa tout à la fois d’un style et d’un projet construit sur une opposition nette entre «eux» (l’oligarchie) et «nous», le peuple. La matrice populiste est évidente, doublé d’un discours nationaliste. Lucette Michaux-Chevry ? Maïté N’Toumo ?
Dans d’autres territoires, en particulier andins, la diabolisation de l’État va de pair, avec une vision enchantée des formes d’auto-organisation, pensées sur le modèle d’une « communauté indigène » réinventée, comme le fait Fausto Reinaga dans La revolución india (1970), « Élaborer nos propres Constitutions, réaffirmer la morale incorruptible de nos ancêtres natifs et mener la révolution indienne, qui consiste à instaurer la règle de l’abondance à travers le gouvernement communal, éthique et cosmique ». ( le Bik anti-vaccinal du CHU Guadeloupe ? sauf que nos soignants auraient tout faux, le culte de nos ancêtres ayant été dévoyé)
On a pu dire que la myopie politique de nos responsables et syndicalistes n’a d’égale que leur propension à pousser notre pays sur les bas-côtés de l’Histoire.
Le «combat culturel» n’était donc que de la poudre aux yeux. Luc Reinette se réfugie dorénavant dans le silence. La Guadeloupe est quadrillée de radios et de médias locaux relayant un message extrêmement dangereux à destination d’une population appauvrie et miséreuse, en surpoids et diabétique, nationaliste… mais aussi xénophobe.
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