Société

Evil Dead 2 ou Covid aux Antilles : la résurrection des démons

296 morts en deux mois en Guadeloupe!!! Cela ne paraît pas toutefois suffisant pour certains.

Les différents registres émotionnels auxquels nous assistons en Guadeloupe et en Martinique semblent être tirés du film d’épouvante Evil Dead 2  dans lequel nous assistons à une résurrection de démons. Le personnage principal , Ash, après avoir dû décapiter sa petite amie, Linda, et l’avoir enterré près d’une cabane, (une incantation a libéré en Linda une force maléfique : agences régionales de santé, directeurs des CHU), est attaqué par sa propre main.

 

La main droite de Ash, mordue et désormais possédée, essaie de le tuer, et Ash est forcé de se couper sa main avec une tronçonneuse. La main coupée réussit néanmoins à s’enfuir…

Comment en est-on arrivé là?

On a développé une hyper-sensibilité critique organisée autour d’un sentiment d’injustice et d’oppression. 

On a répété qu’il y avait un dénigrement social et culturel portant sur certains de nos modes de vie individuels et collectifs.

On a certifié qu’il y avait une atteinte à notre intégrité physique, que nous étions privés de toute autonomie et pris dans une souffrance sans bornes.

Que l’injection des vaccins était historiquement et culturellement située,

Que ce mépris arc-bouté à des sévices physiques, était héritier du colonialisme.

Que cette violence était politique, institutionnelle, sanitaire.

 

Dans The Art of Moral Protest, James JASPER  montre comment des organisations peuvent intégrer le cadre de l’injustice dans des idéologies totales et abstraites qui essentialisent l’ennemi. Cet ennemi, ce démon qui va jusqu’à faire en sorte que vous soyez obligés de sectionner votre propre main, est non seulement celui qui veut nous imposer le vaccin, mais le renfort venu de l’Hexagone,  qu’il soit noir ou blanc d’ailleurs.

Il y a une cohorte de visionnaires anti-technique, anti-progrès, qui ne manquent pas d’adresser à nos populations des prophéties apocalyptiques, en matière de campagne vaccinale, faisant fi des énormes progrès de la médecine, de la sécurité et de la dignité conquises par rapport au virus.

L’identité antillaise doit-elle advenir par assignation d’un ordre supérieur qui serait celui du refus d’un monde en mutation ?

D’où la nécessité de l’école. Cette transmission se veut émancipatrice car elle s’adosse à un savoir non pas  obscurci,  mais qui est censé libérer les sujets de peurs.

Le sociologue Dubet a insisté sur la légitimité de la culture scolaire qui ne s’impose plus avec la même force dans les sociétés où la culture de masse, quelle que soit la manière dont on la juge affaiblit le monopole culturel de l’école.

Or nombreux sont les professeurs des écoles, ou tout au moins ceux qui sont médiatisés qui paraissent être les leaders en Guadeloupe et Martinique du mouvement antivax. 

On ne peut à l’adresse de ces éducateurs que rappeler les chiffres des mois de juillet et d’août en Guadeloupe. La plus jeune victime avait 22 ans, la plus âgée 102 ans.

296 morts en 2 mois, plus de 1 200 hospitalisations.

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Théo LESCRUTATEUR

Théo LESCRUTATEUR

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