ECOLES ET UTERUS A MAYOTTE
L’utérus condamnerait-il la mahoraise ou comorienne (comme la couleur de peau stigmatisait l’esclave ?)
Seuls les « Noirs aptes devraient procréer pour éradiquer l’héritage d’iniquité morale de la race » indiquait W.E.B Du Bois, un eugéniste afro-américain, militant panafricain, né en 1868 et mort en 1963. Il aurait très certainement approuvé une politique de stérilisation forcée sur l’île. Il disait également que les meilleurs Noirs sont aussi bons que les meilleurs blancs, et que « les dixièmes talentueux » de toutes les races devraient se mélanger. A condition d’éliminer les autres ?
Car les textes de Dubois étaient tout au moins au début, souvent méprisants pour « la classe inférieure », avec des termes comme paresseux, peu fiable, mais à sa décharge, il attribuait « ces défauts » aux ravages de l’esclavage.
Cette « classe inférieure » était désignée par l’expression « the submerged tenth » – le dixième submergé -, par référence au dixième talentueux.
Pourtant le militantisme de Dubois se renforça à la suite du lynchage de Sam Hose, près d’Atlanta, en 1889. Et sa trajectoire personnelle force l’admiration, puisqu’il fut de toutes les batailles pour l’égalité raciale, et que le Civil Rights Act de 1964, reprit de nombreuses réformes pour lesquelles Du Bois avait lutté toute sa vie.
La bombe démographique que représente Mayotte est lourde de menaces. Pour certains l’utérus condamnerait la mahoraise ou la comorienne (comme la couleur de peau stigmatisait l’esclave ?)
Dans « le Désenfantement du Monde » de Sylvie Martin, aux éditions Liber, la sociologue pouvait se demander par quelle spirale sociohistorique, la grossesse était-elle devenue facultative, tant du point de vue de l’interventionnisme technoscientifique que de la désirabilité sociale ?
Les révélations sur les pratiques eugénistes ont été nombreuses ces dernières décennies, et font froid dans le dos. Quand on lit toutes ces horreurs, on se demande bien comment pendant près d’un demi-siècle, on a assimilé l’eugénisme exclusivement aux terrifiantes politiques nazies.
Les afro-américains sont d’ailleurs lourdement représentés parmi les 60 000 stérilisés de force entre 1907 et 1960, dans plusieurs états américains, a-t-on récemment appris. Et les pays protestants européens ont tous pratiqué une politique de stérilisation concernant certains types de criminels et de malades, mais aussi les épileptiques, les malades mentaux, les idiots, les alcooliques, et les toxicomanes. Ainsi la Suède a maintenu un programme eugéniste de 1936 à 1976.
En Corée du Nord, les nains devaient subir une vasectomie et être mis en quarantaine, et dans les années 1980 des opérations contraceptives se pratiquaient sur les femmes de moins de 1,50 mètre.
La Chine et Singapour sont les seuls pays au monde à s’être dotés à la fin du XXème siècle d’une loi eugéniste. La Chine a lancé en début 2013 un programme de séquençage de l’ADN des surdoués, en sélectionnant les embryons disposant du meilleur patrimoine génétique. Singapour dans le milieu des années 1980 a mis en place une politique d’incitation à la stérilisation pour les femmes de moins de 30 ans dont les revenus étaient inférieurs à 1500 dollars, programme appelé « Graduate Mums Scheme », abandonné depuis.
Mais même en France, si l’on considère les obligations de dépistage (visites prénatales obligatoires), et les facilités ainsi que l’encouragement à l’avortement lorsque l’enfant à naître présente des malformations, certains affirment qu’il s’agit clairement d’un eugénisme par élimination. Ainsi, pour le dépistage pré-natal de la trisomie 21, les parents décident dans 96 % des cas de procéder à une IVG en cas de suspicion de trisomie.
Enfanter en terre mahoraise semble être devenue une malédiction, et même un repoussoir.
Dans le roman de science-fiction écrit en 1968, titre original « Stand on Zanzibar », par John Brunner, l’écrivain imagine avec une précision sidérante l’année 2010. La population mondiale a atteint un niveau si important que règnent le chaos et l’anarchie urbaine. Le nombre des êtres humains est tel que s’ils se trouvaient au coude à coude sur l’île de Zanzibar, ils la recouvriraient en entier.
Brunner décrit des villes dans lesquelles les gens dorment légalement dans les rues, où le terrorisme est devenu un sport international, et les émeutes urbaines se transforment en spectacle. L’eugénisme est devenue une nécessité pour la survie de l’espèce.
L’île de Zanzibar, île de l’océan indien, appartient actuellement à la Tanzanie. Dans toute cette région, où est située également Mayotte, se dessine une reconfiguration de la population mondiale, comme nous allons le découvrir.
Le rythme des constructions scolaires à Mayotte ne pourra jamais suivre le rythme des utérus des mahoraises*.
500 000 habitants en 2050, 752 000 habitants en 2100 à Mayotte (Mayotte sera dans le TOP 10 mondial par nombre d’habitants au Km2 !) Cela représente 7 700 personnes de plus par an pour chacune des 35 prochaines années.
* C’est en ces termes choisis qu’un vice-recteur aurait évoqué les grandes difficultés ( insurmontables ?) des services publics d’éducation, à Mayotte, à suivre le rythme de la croissance démographique et à répondre efficacement aux besoins qui s ‘y attachent. Mayotte a des taux d’échec scolaire, d’illettrisme et de difficultés d’insertion des jeunes très supérieurs aux autres DOM à cause d’une diversité culturelle et linguistique qui bouscule les normes et les cadres en vigueur en la matière.
Bernard Schricke, directeur au Secours Catholique, livre ce constat.
Les chiffres que nous avons rassemblés sont terrifiants : 40 % des 212 645 habitants recensés en 2012 sont d’origine étrangère, 50 à 60 000 personnes seraient en situation irrégulière. Chaque année, 20 000 personnes sont expulsées vers les îles voisines.
Les jeunes sont en grand danger. Malgré leur soif de s’en sortir, ils vivent dans une extrême précarité, non reconnus dans leur identité, avec la crainte permanente d’une expulsion.
Officiellement, on est bien en France, mais ce n’est pas l’impression quand on vit là-bas. Ce territoire est au bord de l’explosion. On reconnaît les efforts qui ont été faits, on voit des bâtiments publics, des collèges, des lycées.
Mais la situation sociale à Mayotte reste problématique : 75 % de l’île ne parle que le shimaoré (langue africaine bantoue), 48% des adolescents sont illettrés et en échec scolaire, 64 % des élèves de CE1 échouent à l’épreuve de français. (Seuls les Amérindiens de Guyane semblent confrontés à autant de défis culturels et linguistiques)
L’accès à l’hygiène est difficile. Quelques bornes d’eau ont été mises en place dans les années 2000, mais elles sont complètement dépassées face au développement des bidonvilles autour de Mamoudzou, la capitale. Des taux de malnutrition ont été enregistrés autour de 5 à 6 %, des chiffres que l’on voit au Niger et au Tchad !
La situation actuelle était parfaitement prévisible. C’est plus qu’une bombe démographique que la France a allumée à Mayotte, c’est une bombe politique, et bientôt culturelle et sociale. La présence française, en elle-même et aussi parce qu’elle est le cheval de Troie de la civilisation Coca-Cola Mc Do, va détruire la société mahoraise. Il est prévisible que les futures générations ne l’accepteront pas. Cela nous promet des lendemains dramatiques, s’alarmait Alain Fourmaintraux dans Le Quotidien de la Réunion du 13/07/2000.
Pendant plusieurs semaines, des manifestations ont été organisées pour réclamer l’égalité réelle. Un métropolitain est décédé. Les medias de la métropole ont observé un silence général sur les événements.
L’explosion démographique
Le département de MAYOTTE compte officiellement 230 000 habitants. Ce nombre devrait plus que doubler d’ici à 2050 pour atteindre les 500 000. Le recensement de 2012 établissait que le nombre d’habitants à Mayotte était de 570 habitants par Km2. Avec une population doublée, cette densité atteindrait 1 336 habitants par Km2 !
Les chiffres donnent le tournis. Si on se fie aux projections, la population atteindrait même 752 000 habitants en 2100 à Mayotte. Toute cette partie de l’Océan indien devrait d’ailleurs exploser démographiquement.
Les Comores devraient compter 1,3 millions d’habitants en 2050 contre 800 000 aujourd’hui. La population de Madagascar devrait passer de 23 millions à 50 millions !
La Réunion et l’île Maurice auraient en 2050 des populations quasiment identiques. (1,2 million chacune). La Réunion gagnerait près de 300 000 habitants, pendant que l’île Maurice en perdrait 100 000 ( vieillissement de la population et migrations )
Sur la côte de l’Océan Indien :
– la Somalie passerait de 11 millions d’habitants à 27 millions
– le Kenya de 44 millions d’habitants à 81 millions
– le Mozambique de 25, 7 millions à 73 millions
– l’Afrique du Sud de 55 millions d’habitants à 65 millions
– la Tanzanie de 52,3 millions d’habitants à 129 millions
La Tanzanie serait le 15ème pays le plus peuplé de la planète, le KENYA le 22ème, et le Mozambique le 26ème, devant la France métropolitaine (27 ème avec 72 millions d’habitants). Ce sont les conclusions de l’INED, institut national d’études démographiques, publiées tous les 2 ans.
La simple lecture de ces chiffres démontre que les Antilles seront des nains démographiques au sein-même de l’Outre-mer français. Quand on pense, à rester dans le domaine de l’éducation, que les responsables politiques et universitaires antillo-guyanais ont réussi à torpiller l’union universitaire patiemment édifiée, et qui favorisait la circulation d’étudiants, de femmes et d’hommes, (pour la plupart jeunes et assoiffés d’échanges) entre le continent sud-américain et la Caraïbe !
Les Mahorais se sentent humiliés : l’affaire de l’accent
François-Marie Perrin, le même Vice-recteur qui avait adressé des mots tendres aux mahoraises, comme rappelé au tout début cet article, a récidivé, lors d’un débat sur les problèmes d’éducation dans le second degré : « Il y a aussi la problématique de l’accent… que nos enfants puissent s’exprimer couramment sans accent devant les gens qui vont leur donner un travail et devant l’ensemble de la société ».
Les syndicalistes de la FSU avaient écrit une lettre à tous les parlementaires ultramarins pour attirer leur attention sur les propos du vice-recteur.
« Nous nous indignons, comme beaucoup ici, face à ces propos qui sont contraires aux principes et aux valeurs de la république : notre maison commune. En quoi un accent peut-il être stigmatisé ou montré du doigt de la sorte ? En quoi l’accent des mahorais ( s’il existe …) serait-il moins bon à entendre que d’autres et pourquoi devrait-il être lisse ou gommé ? En quoi s’exprimer avec un accent empêcherait-il de réussite au sein de notre République ? » s’interrogeaient les syndicalistes.
Le mercredi 8 juin 2011, lors de l’hebdomadaire séance de questions au gouvernement, le député de la Réunion Patrick Lebreton (PS) avait évoqué cette histoire à l’assemblée nationale. Le député de Mayotte Abdoulatifou Aly avait écrit un courrier dans lequel il parlait de mépris anti républicain ».
Le Vice-recteur avait maintenu ses propos « C’est le rôle de l’école d’aider à surmonter cette forme de handicap social ». Il avait même comparé la manière de parler des jeunes mahorais à celle des jeunes de métropole des quartiers populaires d’origine modeste, habitant à la périphérie des grandes villes.
Les enfants mahorais sont-ils traités comme les autres ?
Ismaël Bakary, un marabout a été condamné le jeudi 11/12/2015, à quinze ans de réclusion criminelle. Il a été reconnu coupable de huit viols sur des jeunes femmes comoriennes, en France.
C’est au cours de séances de soin individuelles, qu’il leur faisait boire des potions et abusait d’elles. La Voix du Nord relate que l ‘avocate d’Ismaël Bakary, Fanny Fauquet, ne ménage pas son client. Elle parle d’une personnalité antipathique, dérangeante, qui passe mal. Il répond à côté, il a usé de mensonges, il est tortueux.
Pour autant, elle refuse de le décrire comme un être monstrueux. Certes il a couché avec une enfant de 13 ans, en 2012, à Mayotte. Mais elle relativise : selon elle, les mœurs aux Comores seraient différentes. La sexualité y serait plus précoce. Ils auraient même parlé de fiançailles. Or, pour cette gamine, il s’agissait d’un viol à l’issue duquel la jeune fille s’est retrouvée enceinte !
L »avocat général, Luc Fremiot, devait rétablir également la vérité s’agissant des autres jeunes femmes violées en France. Ismael Bakary se liait avec les jeunes Comoriennes, déracinées, venues en Métropole. Il gagnait leur confiance. Il leur faisait des petits cadeaux, puis il jouait au « marabout », figure respectée et crainte dans la culture de ces jeunes filles.
La France est-elle un Docteur Frankeistein qui a poursuivi jusqu’au désastre la départementalisation d’un territoire non préparé et en état de mort clinique ? Dans le récit de Marie Shelley, Frankenstein, créateur irresponsable, produit un monstre qui au contact des humains, s’est vu repoussé et chassé tant son aspect difforme les a effrayés.
Les tourments endurés par la créature lui font nourrir envers son créateur une haine tenace.
On peut s’interroger sur ce qu’entend Mary Shelley par monstruosité. A quel personnage peut-on réellement attribuer cette caractéristique, Frankenstein ou sa créature ? En effet, lorsque Frankenstein croise le regard désespéré de sa créature, ce n’est pas seulement l’abomination de l’œuvre qu’il découvre avec effroi, mais bien aussi son reflet à lui tout à fait monstrueux.
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