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DESIR, NAIN GUADELOUPEEN ET ACTEUR PORNO 

Il a la 6ème place dans le Top 10 mondial des nains comédiens ! 

QUI M’AIME ME SUCE, J’AI DROIT AU PLAISIR

… mais pas à l’Amour ? Les faits d’armes d’ un nain assoiffé de perversité et noir, mais en même temps si tendre, en ont étonné plus d’un. «  Etait-il un Dracula nègre ? Etait-ce un nègre marron qui violait les vierges ( blanches) ?…

Evidemment son apparence donnait lieu à toutes sortes de descriptions. Pour les uns, c’était un nain bossu et contrefait doué d’une force herculéenne, et pourvu d’un sexe tellement énorme qu’il ressemblait à un manche de pilon. D’autres encore prétendaient qu’il n’avait pas de corps, mais seulement un sexe lumineux qui clignotait avant de défoufouner ses victimes »( 1). Tel est l’étrange destin de Désiré (ou Désir) Bastareaud, né à Pointe-à-Pitre, et qui tourna  avec Catherine Ringer, la chanteuse des Rita Mitsouko, une scène d’anthologie, considérée à ce jour comme une des séquences cultes du porno, dans L’INCONNUE d’Alain PAYET.

 

Le critique Alain MINARD pour le dictionnaire de CINEROTICA, nous livre sa stupéfaction.

«  Arrive l’avant-dernière séquence. Sur le carrelage noir et blanc de la salle à manger, à côté de la table non desservie, la soubrette, Catherine RINGER- pas un mot de tout le film-, cheveux défaits jusqu’à la taille, étrange lueur dans le regard, s’agenouille entre les jambes de Bastaraud. Elle le gorge d’un seul élan des lèvres, bascule à terre, le roule et se roule, jusqu’à s’asseoir sur son visage. La pieuvre d’Hokusaï sur le nain noir. Les yeux révulsés au point qu’on n’en voit plus l’iris, elle se vrille sur lui, joue de ses cheveux, le griffe, l’étouffe, l’écrase de son poids, le caresse comme on le  fait d’un bébé, se saisit de son pied droit, le lèche, en savoure chaque orteil, joue avec le membre dont elle se fouette le visage, puis l’avale. Tel Bastaraud vidé sur le carrelage, le spectateur groggy dans son fauteuil peine à retrouver son souffle ».

Est-il besoin de dire que dans ces films trash, les nymphomanes perverses, comme Nadia la jouisseuse,  n’avaient de cesse de lui dire, INONDE MON VENTRE, et que les femmes n’étaient que des petites garces, des gourmandes de sexe, à initier dès le collège ?

Et si avec une approche brutale et sans fard du sexe, le hard-crad français se spécialisera avec le réalisateur Alain PAYET dans les triples pénétrations «  A trois sur Caroline », les pénétrations insolites avec une bouteille de Kronenbourg par exemple ( Sodo Express) ou un balai ( La concierge est dans l’escalier) , c’est encore Désiré qui dans SEX HORROR SHOW, en 1987, avec l’actrice Groseille, obèse de 160 kilos, reste encore dans les mémoires. Le réalisateur Etienne Chatiliez n’hésitera pas à donner le nom de l’actrice Groseille à l’une des deux familles protagonistes dans son film, La Vie est un long fleuve tranquille.

Mais Désir porte-t-il à lui tout seul la responsabilité de notre déchéance morale et sexuelle, en particulier aux Antilles ?  La dépravation de nos sociétés n’était-elle pas latente depuis plusieurs générations , à l’exemple des prophètes et de leurs enfants trempant dans la débauche sexuelle la plus complète ? ( qu’on songe aux filles de Loth qui firent boire du vin à leur père et couchèrent avec lui tour à tour). Et Les Frères Goncourt, en regardant les films de Désiré, pourraient tout autant écrire: «  Le père a compromis la vénération qui lui était due en oubliant la vénération qu’il se devait. Il s’est fatigué de toujours mériter d’être honoré. Comme Noé, il a bu le vin de la vigne devant ses fils ; comme Noé, il a dormi le manteau ouvert ; et les fils comme CHAM, se sont mis à rire devant la nudité de leur père ».

Désiré, noir et nain, est-il ce fils de CHAM atteint par la malédiction ? D’après les interprétations, Cham ne se serait pas contenté de regarder son père nu. Il aurait eu une relation sexuelle avec la femme de Noé, ou avec ce dernier lui-même, ou encore l’aurait castré. On ne comprendrait pas autrement la fureur de Noé, et la malédiction proférée par le patriarche à l’encontre de la descendance de Cham : «  Que son visage soit noirci, et que sa descendance soit déclarée contrefaite ». Cette malédiction qui ne revêtait qu’un caractère symbolique et qui visait les déviances sexuelles ( dans la Bible, le noir est la couleur des ténèbres primordiales ) sera curieusement reprise pour justifier la prétendue infériorité raciale des noirs.

DESIRE n’est peut-être que le reflet de notre société, plus pornocratie que démocratie.

Annabel CHANG en 1995 « passait sous » 251 partenaires en 10 heures. Angela Houston en 1999, «  se faisait » 622 hommes en 7 heures. Candy Appels en était à son 742 ème avant que la police de Los Angeles ne clôture la séance. Mais ces « records » semblent dorénavant préhistoriques, puisque la britannique Sabrina Johnson a tourné Gang Bang 2000, en deux jours, les 28 et 29 décembre 2000, où elle prétend avoir connu 2000 rapports sexuels. Mais dorénavant les filles de stars comme  Noah,  ou encore la fille de Veronica Loubry ( Thylane Blondeau qui posait habillée en femme fatale), et toutes les autres, ne cessent de se montrer nues, dès qu’elles atteignent l’âge convenu pour la majorité sexuelle ( 15 ans), avant que celle-ci ne soit abaissée à 11 ans, ( c’est pour très bientôt), l’univers mondialisé artistique ne faisant même plus semblant de refréner la folle course  à l’étalage des corps dénudés nubiles. La star est une marchandise totale, écrit le sociologue Edgar Morin, … pas un centimètre de son corps, pas une fibre de son âme, pas un souvenir de sa vie qui ne puisse être jeté sur le marché.

Entre starification des anonymes et hypersexualisation des petites filles, la vague de mini-chanteuses déguisées en femmes sexy nous offre une certaine idée de la société du spectacle. Les commentateurs les plus avertis ne nous signalent-ils pas que la vraie obscénité, plus qu’une fellation en pleine page, amoureusement maquettée, consiste plus subtilement en des gros plans sur le mini-string de la fille de Johnny Depp et de Vanessa Paradis, ou sur les tétons de la fille de Franck Leboeuf, juste à côté du derrière proéminent des filles Kardashian, lesquels ne posent plus aucun problème pour la couverture d’une revue à destination des mineurs.

Curieusement, Désiré connaîtra la gloire.

En 1987, il joue dans un téléfilm : les Aventures de Dorothée.

En 1995, le groupe AB Productions lui propose le rôle de Giant-Coo-coo, roi de la gaffe, dans la série «  Le Miel et les abeilles ». Sa notoriété est grandissante, mais la série est déprogrammée lorsque Mallaury Nataf apparaît sans culotte dans le Jacky Show.

Il obtient un rôle dans une autre sitcom, «  Les nouvelles filles d’à côté » ( 1996), avec Karen Cheryl.

Il se verra réduit à faire des animations dans les supermarchés pour survivre. Il meurt dans un accident de voiture, le 24 février 2005.

Repensons à ces actrices qu’il a plus que côtoyées. Quittaient-elles le Paradis, ou sortaient-elles de l’enfer ? Elles offraient leur sein laiteux à leur amant d’ébène, mais contre espèces sonnantes et trébuchantes. L’attirance allait-elle vers l’autre absolument différent, le nain nègre fornicateur, ou ne servait-on qu’avec férocité et cruauté au spectateur le sexe de Désiré sur un plateau d’argent ?

Et ce cinéma tour à tour bienveillant et malveillant, cette société du spectacle était peut-être Janus, le Dieu romain des portes, représenté par un double visage, parce que chaque porte ouvre sur deux possibilités.

 

Désiré n’est plus. Un Adieu, Foulards semble s’imposer. (ADIEU FOULARDS de Christian LARA : 1983)

Il aurait pu aussi revendiquer la tendresse (ET LA TENDRESSE, BORDEL de Patrick Schulmann)

Peut-être avais-tu compris, Désiré, que «  le plaisir se ramasse, tandis que l’amour se cueille » comme nous le suggérait l’écrivain Colette.

 

Films pornographiques

J’ai droit au plaisir de Claude Pierson :1975

La nymphomane perverse : 1976

Qui m’aime me suce de Maxime Debest : 1977

Inonde mon ventre de Maxime Debest : 1978

Les Gourmandes de sexe d’A.Payet  : 1978

Initiation au collège de Gérard Kikaïne : 1979

Les petites garces de Gérard Loubeau : 1980

Le nain assoiffé de perversité de Pierre B. Reinhard : 1987

La doctoresse a de gros seins d’Alain PAYET : 1988

 

Films classiques

 

ET LA TENDRESSE, BORDEL de Patrick Schulmann : 1978

ADIEU FOULARDS de Christian LARA : 1983

 

1) L’Homme-au-Bâton d’Ernest Pépin Editions Gallimard

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Théo LESCRUTATEUR

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2 Comments

  1. CIndy BASTAREAUD
    juillet 22, 2017 at 05:59 — Répondre

    Bonjour,

    Merci de bien vouloir retirer votre article concernant mon père désire bastareaud pour respecter sa mémoire.
    En effet, mon père étant décédé cela maintenant bientôt 12 ans sachez qu’il a des enfants des sœurs des petits-enfants et pour nous vous ne respectez pas sa mémoire.
    Je vous serais gré de bien vouloir faire le nécessaire merci de votre compréhension
    Bien cordialement,
    Cindy BASTAREAUD

    • juillet 22, 2017 at 17:52 — Répondre

      Selon nous, l’iconographie initiale adoptée mettait en valeur au contraire les thèmes du double, du sosie, l’image de miroir, les êtres antagonistes et réciproques, les personnages de substitution et d’emprunt, et plus généralement les êtres doubles et masqués au niveau de la création artistique. Toutefois, sensibles à vos arguments, nous avons retouché quelque peu les illustrations qui auraient pu vous heurter.
      La rédaction

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