Société

Borel/Lurel : une lune de miel au goût de fiel

Madame Borel a beau regarder le ciel, sa carrière politique est bel et bien terminée.

Autrefois, le linge sale se lavait en famille, il semblerait que désormais, les choses ont pris une autre tournure, et que la place publique semble mieux adaptée à cette besogne.

Aujourd’hui c’est madame Josette Borel-Lincertin qui monte aux créneaux pour dénoncer le sort qui lui a été réservé, d’une part par sa famille politique le Parti Socialiste et d’autre part par son allié Victorin Lurel. Elle est donc victime de ce qu’on appelle la double peine. Tête de liste aux dernières élections régionales elle fut largement battue par le titulaire en place Ary Chalus qui lui-même a été élu par un faible pourcentage de votants, puisque les abstentions ont été très fortes.

L’histoire aurait pu connaître là son épilogue, mais madame Borel abandonnée de tous depuis sa défaite, n’entend pas porter seule le chapeau de sa triste mésaventure.

Madame Josette Borel-Lincertin est un bon soldat, sans doute un peu naïve, mais respectueuse de la parole donnée. Malgré les postes importants occupés dans le paysage politique guadeloupéen, il semblerait qu’elle ne maîtrise pas tous les tenants et aboutissants du fonctionnement de la politique en pays Guadeloupe, et surtout pas les coups bas et les peaux de bananes qui peuvent venir des amis les plus proches.

Aujourd’hui elle se réveille, tardivement c’est certain, mais sa réaction jette un voile nouveau sur la manière utilisée par quelques uns pour satisfaire leurs ambitions personnelles. Et on se rend compte que les magouilles n’épargnent personne.
Les langues se délient et on comprend mieux dans quel traquenard est tombé JBL. Mais écoutons plutôt sa déclaration devant les membres du Conseil Fédéral du parti socialiste de la Guadeloupe.

« J’ai mis de l’affectif, donc de la loyauté dans ma vie politique et j’en suis fière. Mais c’était oublier la férocité et la fourberie de certains qui ont perdu le sens de la parole donnée « an ba-w pawol en mwen » expression qui, chez nous plus qu’ailleurs, donne toute sa valeur à l’homme.

Comment imaginer que Victorin LUREL, le leader des socialistes de Guadeloupe puisse trahir sa parole, celle qu’il m’a donnée un soir de novembre 2020, chez moi (ou il venait pour la première fois) en m’affirmant, je le cite « le parti financera la campagne à hauteur de 80 à 100 00 euros. Nous ferons la campagne à ta place. Ne t’en fais pas ! Après mûre réflexion et plusieurs réunions au cours desquelles Victorin LUREL m’a rappelé que, vu l’immense affection que me portaient les guadeloupéens, j’étais la meilleure candidate pour conduire la liste du parti socialiste. De plus, il a réaffirmé l’engagement financier du parti. J’ai accepté, dans ces conditions, en toute confiance d’être investie par le parti socialiste et de conduire la liste « Péyi Gwadloup » faite d’ailleurs par Victorin LUREL. Je devais faire un prêt de 70 000 euros, plus assurance comprise soit 75 000 euros, que j’ai d’ailleurs commencé à rembourser depuis le 05 août dernier à raison de 1.787,27 euros par mois.

J’ai donc assumé et avec les colistiers et une équipe de volontaires-et je les en remercie- nous avons mené les semaines de campagne qui se sont malheureusement terminées par une défaite, défaite que j’ai assuré aussi. Oui, je l’ai assumé seule sans aucun coup de fil du parti.
Mais comment interpréter le silence de Victorin LUREL ? Aucun appel le 27, le 28 ou le 29…. Silence total jusqu’à aujourd’hui, mais silence parlant. Dès lors que penser de ce silence ?
Comment interpréter le laconique SMS du 30 juin « Je t’informe que je suis cas contact, je ne serai pas présent demain au C.D ni au C.R le 02 juillet. Ce sera toi ou Marcelle PIERROT qui présidera la plénière d’investiture. » C’est bien mal me connaître ! Car moi je ne fuis jamais mes responsabilités, comme certains.

Que penser aussi du silence du premier fédéral Hilaire Brudey qui d’ailleurs, étant absent à la présentation de la liste « Péyi Gwadloup » et durant toute la campagne, se permet le lendemain de la défaite sur les ondes de parler d’une erreur de casting me concernant ? La véritable erreur de casting n’était-elle pas plutôt d’avoir accepté sur la liste Hilaire BRUDEY, qui, quelques temps auparavant n’avait pas hésité à publier sur la toile son « zizi ». Quelle grossière erreur de ma part !

Devant ce lourd silence et l’obligation qui m’était faite de déposer le compte de campagne le 17 septembre 2021, j’ai donc par SMS, demandé à Victorin LUREL de faire diligence quant au financement promis, face à l’urgence de la situation.

Là aussi, silence total de Victorin LUREL malgré les interventions de ses proches.

Le 2 septembre, par mail, j’ai interpellé le premier fédéral et les trois parlementaires sur l’urgence pour le parti à financer la campagne dans la fourchette proposée par Victorin LUREL. Et ce n’est que le 11 septembre, soit neuf jours après, lors d’une visio, que le premier fédéral m’a informé de sa décision de ne pas payer les 3000 euros demandés aux 10 premiers colistiers. Il m’a aussi précisé que le parti ne finançait pas les campagnes électorales et qu’en cas de non-dépôt du compte de campagne, je serais la seule à être inéligible ».


Compte tenu de la longueur de la déclaration de madame Borel, nous publierons la deuxième partie de son intervention dans notre édition de demain.

Hugues Pagesy

 

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