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Violés par leur mère à la Réunion

La mère pédophile de 32 ans, a reconnu avoir abusé de ses garçons de 7 à 10 ans, de les obliger à boire, de regarder des vidéos pornographiques ou d’assister à ses ébats avec ses amants (Réunion 1ère du 25/04/2015). Elle se dit attirée par les corps des garçons prépubères. Elle a été condamnée à 5 ans de prison.

Mais combien d’autres femmes, jeunes, mères, tantes, éducatrices, se muent en prédatrices?

Quand on parle de violence féminine, on est toujours soupçonné(e) de vouloir atténuer la violence masculine  » Elisabeth BADINTER.

Violé par sa tante

J’avais six ans et demi quand ma tante a abusé de moi.

Une révélation que le chanteur Corneille* avait faite en 2009 à l’occasion de la sortie de son album où la chanson «  Voleuse de lendemain » débutait ainsi : «  Une berceuse aux notes fatales, un chantage subliminal, un baiser de trop à caractère familial ».

Serait-ce «l’ultime tabou», comme le suggère le titre de l’essai d’Anne Poiré « L’ultime tabou Femmes pédophiles, femmes incestueuses » (Ed. Patrick Robin) ?

Dans son autobiographie, « Là où le soleil disparaît» (XO Editions), paru en octobre 2016, le chanteur revient sur cette autre fêlure antérieure au massacre de toute sa famille à Kigali, au Rwanda, le 6 avril 1994.

Le 2 juin 2016, au Canada, une femme a été inculpée pour avoir soumis son fils de 4 ans à un tournage pédo-pornographique, déclenchant l’effroi chez ses compatriotes.

La reconnaissance d’une telle rupture de l’image sacro-sainte est demeurée longtemps un tabou incontournable. Longtemps occultés, les comportements incestueux et pédophiles féminins ne sont étudiés que depuis la fin des années 1980.

Finkelhor et Russel (1984), ont estimé, après examen de données recueillies par une association américaine impliquée dans l’aide aux victimes, que 6 % des filles et 14 % des garçons victimes d’un abus sexuel l’avaient été par une femme. Pourtant le Bureau des statistiques criminelles américaines ne relevait pendant la période 1975-1984 que 1% d’agressions sexuelles commises par des femmes !

@shiyutang photographie inspirée par Harold et Maude

@shiyutang photographie inspirée par Harold et Maude

En France, on dispose des statistiques INSERM de Marie Choquet et ses collègues sur le viol chez les adolescents ; la proportion globale de 38 % (Choquet et al.1997) annoncée est terrifiante, et  des statistiques de l’Observatoire national et de l’action sociale décentralisée. Les adultes auteurs d’agressions sexuelles sur enfants sont principalement des hommes, la proportion de femmes ayant été poursuivies en 1999 devant les tribunaux pour agression sexuelle sur mineur, (dont le viol) est de 3,18 %, soit 169 personnes ( dont 86 pour viol).

Les mineurs représentent 29 % des auteurs de viol sur mineurs : la proportion de filles mineures agressant sexuellement des mineurs, dont le viol, est de l’ordre de 3,5 %.

Ce sont des chiffres «  judiciarisés » donc de toute évidence inférieurs à la réalité.

On a cru longtemps que l’agression sexuelle contre un mineur était le triste monopole de la puissance mâle. Longtemps idéalisées, les femmes ont souvent été décrites comme incapables de commettre les mêmes horreurs que les hommes.

Pourtant aux Etats-Unis, il suffit de cliquer sur les sites internet américains où sont fichés les délinquants sexuels , pour tomber sur des centaines de noms de femmes condamnées pour viols sur mineurs et attouchements.

Oui, une femme peut convoiter sexuellement un enfant sexuellement pour son plaisir. Cessons de minimiser la pédophilie féminine, s’insurge Martine NISSE, directrice du centre des Buttes-Chaumont.

L’OBS du 4/07/2014, relatait que pendant des mois, un jeune garçon de 9 ans a reçu des « lettres d’amour » (au nombre de 28) de la part d’une jeune femme de 30 ans, employée au sein de son école. La trentenaire qui a été mise à pied, et qui a été reconnue saine d’esprit, n’a fait l’objet que d’un simple rappel à la loi. Lui aurait-on réservé le même sort s’il s’agissait d’un homme ? dénonce  Martine NISSE.

Aucune expertise médico-légale du corps de l’enfant ou médico-psychologique n’a été entreprise.

Le comble ce  sont les justifications romantiques, en particulier chez les femmes qui ont des relations sexuelles avec de très jeunes adolescents. Elles les dépeignent souvent comme des princes charmants, avec lesquels elles entameraient une relation pure.

mary-kay-letourneau-vili-fualaau

En 1996, Mary Kay Letourneau, professeur de 34 ans à Seattle a été accusée de viol pour avoir entretenu une relation avec Villi Fulaau, 12 ans. Enceinte de ce dernier, elle sera incarcérée. A sa sortie de prison, elle entretient à nouveau des relations sexuelles avec le garçon, et tombe enceinte à nouveau. La justice la condamnera à 7 ans de prison ferme. Rappelons qu’elle était déjà mère de 4 enfants.

Aujourd’hui, tous deux sont mariés depuis 10 ans. La presse fait ses choux gras de cette idylle.

Paris-Match peut ainsi broder «  Mary est une éternelle amoureuse. Elle a aujourd’hui 48 ans et des rires de petite fille. Son passe-temps préféré, c’est d’aller dans les boîtes de nuit où Vili, 27 ans officie en tant que D.J… (puis remontant dans le temps) Vili découvre en elle la femme protectrice dont il a été privé pendant son enfance. Elle trouve en lui le héraut d’un amour pur et véritable de l’âge de son fils aîné. Il est puceau, mais déterminé.. »


*Il a vu le jour à Fribourg en 1977, et a passé son adolescence au Rwanda, jusqu’à ce 6 avril 1994, où à Kigali, toute sa famille est massacrée.

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Théo LESCRUTATEUR

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