A la veille de l’inauguration de Joe Biden, l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) devait effectuer mardi le dernier vol d’extradition de l’ère Trump, avec un avion à destination d’Haïti et un homme qui n’y a jamais mis les pieds.

Paul Pierrilus, consultant financier de 40 ans du comté de Rockland, à New York, est né dans la partie française de Saint-Martin. Il est arrivé aux États-Unis avec ses parents à l’âge cinq ans. Sa sœur et ses parents sont citoyens américains.

Selon sa sœur, Neomie, il a été arrêté alors qu’il se rendait dans un bureau d’immigration sur la Federal Plaza à Manhattan le 11 janvier, pour ce qu’il pensait être une visite de routine puis transféré dans un centre de rétention à Alexandrie, en Louisiane.

«Il est allé là-bas puis il a été détenu et informé qu’ils avaient des documents indiquant qu’il était citoyen haïtien», a déclaré Neomie Pierrilus.

«Nous ne comprenons pas vraiment comment des documents ont été obtenus disant que mon frère était citoyen haïtien. Mon frère n’est même jamais allé en Haïti», dit-elle. «Il ne connait que le strict minimum du créole, ne connaît pas la culture et personne là-bas ».

Neomie Pierrilus a fourni des preuves de l’ancien ambassadeur haïtien Hervé Denis, confirmant que son frère n’était pas citoyen haïtien. La naissance de Paul à Saint-Martin ne lui confère pas non plus la nationalité française, le rendant apatride.

Joe Biden a promis une suspension des expulsions lors de sa prise de fonction. Des appels ont été lancés pour que l’agence soit dissoute. Ice a également été accusée d’avoir torturé des demandeurs d’asile africains et caribéens pour leur faire signer des dérogations autorisant leur expulsion.