Société

Une guerre des chiffres et un scandale d’état

Chaque vendredi, Arrêt sur images prolonge le travail mené dès 1995 par Daniel Schneidermann : un retour critique sur des sujets traités dans les médias, et une exploration de sujets qui y sont peu ou mal traités. L’émission est animée par Nassira El Moaddem en alternance avec Paul Aveline.


C’est la plus grande catastrophe naturelle qui a touché la France depuis l’éruption de la montagne Pelé en 1902 à la Martinique et ses 30 000 victimes. La catastrophe du cyclone Chido de ce samedi 14 décembre 2024 a eu lieu dans un autre territoire d’outre-mer, cette fois dans l’océan indien, à Mayotte, île française par sa colonisation depuis avril 1841, devenue le 101ème département français en 2011. Mayotte, bout de terre français de 374 km2…

Depuis 6 jours, les chaines nationales couvrent les conséquences de la catastrophe : habitations à terre, paysages recouverts de tôles et de débris et surtout, ces habitants qui ont tout perdu attendant encore aujourd’hui les secours, l’eau et la nourriture.

Une question demeure, celle du nombre de victimes, de 35 décès officiellement à ce jour mais qui s’annonce bien plus lourd au vu de la dévastation de Mayotte, territoire de 300 000 habitants.

On a voulu comprendre comment les Mahorais vivaient le récit médiatique de cette catastrophe, s’ils se reconnaissaient dans les images, les mots, le traitement que les médias font de ce qu’ils vivent dans leur chair. Pour nous éclairer, deux invités qui connaissent très bien Mayotte : Jacqueline Guez, réalisatrice, productrice, scénariste mahoraise et Cyril Castelliti, journaliste à La Provence, ancien correspondant à Mayotte et aux Comores.

Samedi 14 décembre, alors que Mayotte venait d’être dévastée par le cyclone Chido, les chaînes d’info étaient toutes en direct d’Ajaccio pour couvrir la venue et la messe du pape François.

Il aura fallu attendre plusieurs heures, voire le lendemain, pour qu’elles accordent toute la place à la catastrophe. Pour notre invitée, la réalisatrice mahoraise Jacqueline Guez, ce mépris est cohérent avec le traitement médiatique habituel à l’égard de Mayotte.

Reste que le décalage entre le bilan officiel des victimes – 35 décès à ce jour – et les constats sur place est insupportable, s’indigne le journaliste Cyril Castelliti, notre second invité. Comme le sont les informations transmises par les autorités sur l’accès à l’eau bien loin de la détresse des habitants.

« Une guerre des chiffres  » et un scandale d’Etat, résume Jacqueline Guez.


https://www.arretsurimages.net/emissions/arret-sur-images/catastrophe-a-mayotte-nous-sommes-face-a-une-guerre-des-chiffres

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1 Comment

  1. Charlotte
    décembre 25, 2024 at 04:14 — Répondre

    J’ai toujours été choquée par ce besoin de compter le nombre des morts après une catastrophe. Est ce vraiment une priorité ?
    Je ne nie pas l’aspect douloureux de la perte humaine. Loin de la.
    Mais vivant dans un département soumis aux risques cycloniques, volcanique et de tremblement de terre.
    Cette approche me semble totalement incongrue.
    Victime, j’aimerais que ces journalistes férus de scoops se posent les questions suivantes :
    Combien de victimes ne peuvent plus s’assurer le confort minimum qui leur permettra de se reconstruire.
    Combien de matelas à fournir, combien de repas à distribuer.
    ces victimes disposent-elles encore d’un moyen de se vêtir, de cuisiner de reprendre des forces. Physiques et morales
    et ce dès la lendemain de la catastrophe.

    Croyez vous vraiment que compter les morts aide à se reconstruire.
    À trouver l’énergie de faire face à la détresses, à l’angoisse, aux difficultés de toutes natures.

    faire face à la détresse cela me paraît une priorité.
    Les vivants doivent très rapidement se mettre en sécurité,

    le deuil n’est pas une priorité. Mesurer la detresse , quantifier et prendre les mesures adéquates sont la vraie priorité.
    .

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