Un bébé, un drapeau, un Mondial
Elle ne sera pas la star de cette coupe du Monde mais a réalisé son rêve, y participer grâce à sa mère, jamaïcaine. Et la défaite est moins cruelle avec dans ses bras Josiah, 10 mois qu’elle n’avait pas vu depuis 1 mois.
Cheyna Williams est née près de Boston et a grandi à Atlanta. De sa mère, Corinia Williams, originaire de Kensington à Portland, en Jamaïque, en dehors de la cuisine et de la musique, Cheyna gardait le vague souvenir de vacances chez ses grands-parents et l’amour du soccer.
Elle démarre une carrière universitaire à Vanderbilt et Florida State puis est draftée par le Washington Spirit en National Women’s Soccer League. Elle rêve alors d’être sélectionnée pour les États-Unis. Elle joue deux rencontres pour les moins de 23 ans mais une blessure au talon l’éloigne de l’équipe nationale oú les places sont chères.
2018 est une année particulière. Elle se marie avec Jordan Matthews, ancien receveur de la NFL. Une grossesse l’écarte des terrains jusqu’à son accouchement en août.
Pendant ce temps, dans les Caraibes, la section féminine jamaïcaine renait de ses cendres, financée par Cedella Marley, fille de Bob et gagne sa place en Coupe du Monde aux tirs au but contre le Panama. Les Reggae Girlz, cherchant à se renforcer, lui proposent de les rejoindre. Courageuse, elle se remet à l’entraînement plus tot que prévu. Et sa premiere titularisation est contre le Chili, en amical, en février 2019. Victoire 1-0.
« Je ne crois pas aux coïncidences. Je ne peux exprimer par des mots ce que j’ai ressenti en entendant l’hymne. C’était incroyable. Le grand avantage de faire partie de deux cultures différentes est une situation unique pour représenter vos racines, où que vous soyez. »
La séparation avec son fils a été difficile et les retrouvailles en France émouvantes : « Je l’ai vu et il m’a applaudi au moment de me rendre dans le vestiaire après les échauffements », a déclaré Cheyna. « C’est ce moment qui me reste en tête. Et évidemment, pouvoir le tenir et le voir, ainsi que ma famille, si fiers de moi, c’est fou ! ”
La Jamaïque a perdu ses trois matchs, (3-0 contre le Brésil, 5-0 contre l’Italie, 4-1 contre l’Australie) et Cheyna Matthews, très en forme chez les Washington Spirit n’a pas eu le rendement espéré. Qu’importe. Première nation des Caraïbes à se qualifier pour une Coupe du Monde Féminine, elle a généré de la joie et de l’enthousiasme.
« Le soutien que nous avons reçu était fantastique. Non seulement de nos adversaires, des gens du monde du football et ceux qui n’y connaissent pas grand chose… Cela aidera certainement les jeunes filles de la Jamaïque. Espérons que nous aurons un peu plus de sponsors pour nous aider à nous entraîner. Nous progressons de jour en jour et sommes impatientes de participer à un prochain grand tournoi ». Pourquoi pas des retrouvailles pour les JO à Paris ?
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