Musique

SAM-SAMBO : DU COMPAS AU KOMPA

Sam-Sambo Nazaire jongle entre son travail, sa vie de famille, la musique et ses amis. Originaire de la Guadeloupe, de Baillif section Saint Louis, il nous reçoit dans une véritable caverne d’Ali Baba de boutons, d’accessoires, des bobines, de fils et dentelles, un compas cutter de précision à la main. Il nous raconte 40 ans de passion…

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Un homme multidimensionnel

 

Parlez-nous de votre travail

Je travaille ici, à la mercerie Saint Pierre en face du marché Saint Pierre dans le 18 ème depuis les années 70, l’endroit rêvé pour couturiers ou autres customizateurs. Ici on trouve de tout. Je suis le responsable de cet établissement dédié aux artistes pour la couture, la décoration, la réfection des fauteuils, la décoration intérieure. Je n’y connaissais rien à mon arrivée et la communauté juive m’a appris le travail, je les en remercie même si la concurrence est dure. J’aime le commerce sinon on ne peut pas y tenir 40 ans, un jour ça va, le lendemain ça ne va pas mais il m’a permis d’élever mes enfants. Je souhaiterais maintenant faire quelque chose sur les DOM. Si quelqu’un est intéressé et veut s’investir dans ce domaine, on peut faire de belles choses aux Antilles, à la Guyane ou à la Réunion, voire ailleurs… Dans ce cas, qu’on vienne me voir pour obtenir des indications, des conseils.

En dehors du travail, d’où vient votre passion pour la musique ?

Mon frère Philippe faisait partie d’un groupe, Elco Tropique. Il y avait Farescour, les Regis, Gilbert… Ils étaient plus âgés que moi et j’écoutais, je les regardais. Un gars, le percussionnniste est tombé malade et je me suis retrouvé aux congas. Ça a duré un an puis je suis parti en métropole en 1971.

Ici je suis devenu membre d’une association Black Antilles Promotion qui cherchait à valoriser les artistes antillais dont j’ai fait la connaissance. Je ne peux pas dire les noms mais je vendais des textes en tant que parolier à des musiciens qui ont fait des succès. Ensuite je me suis retrouvé dans Les Diplomates d’Haïti, percussionniste et manager du groupe. J’ai produit 3 albums avec eux mais le groupe était dur à gérer donc j’ai continué en solo. Je crois que j’ai produit 17 albums. Ensuite j’ai crée le groupe Feeling Créol on en est au 5ème volume. Je produis une musique qui me plait et on espère plaire au public ce qui n’est pas évident.

Avez-vous une musique de prédilection ?

Je suis tendance Kompa, j’ai été bercé dedans mais j’aime bien le Zouk aussi. Nous jouons de la musique Caribéenne. Je joue le zouk mais je ne sais pas le chanter. Dans le Zouk il y a beaucoup d’harmonie. D’ailleurs ce qu’on joue comme Kompa maintenant ce sont des accords de Zouk.

Un mot sur le dernier album de Felling Créol ?

C’est une musique de joie et d’ambiance avec JC Bihary et tous les amis mais aussi malheureusement un CD nostalgique par le décès de Jacques Lomon. Que voulez-vous c’est le grand Monsieur là-haut qui commande !

En tant que producteur, comment jugez-vous l’évolution musicale ?

Alors de manière générale il est de plus en plus difficile de produire financièrement parlant. On dépense beaucoup mais il y a peu d’entrées. En revenant en arrière, l’investissement était important, c’était cher à produire mais on retombait sur ses pieds : la vente de CD était plus élevée et organiser une prestation plus facile.

Aujourd’hui avec le numérique en 3, 4 semaines on fait un album et la qualité musicale est moindre qu’il y a 10 ans. De vrais musiciens jouaient, des êtres humains avec leur façon d’être. On ne trouvait pas deux bassistes identiques et chacun apportait sa touche d’originalité. C’est l’évolution, on n’y peut rien. Avec l’ordinateur, un artiste fait son boulot seul, de A à Z. Moi je dis chacun son métier. Mais surtout le plus important c’est d’être sérieux dans tout ce que l’on fait.

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Toujou sous Kompa

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