Société

SAINT-MARTIN : La vérité, je la dirai car j’ai promis de la dire

La vérité, je la dirai car j’ai promis de la dire.

LETTRE OUVERTE A M. LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE,  A M. LE PRESIDENT DU CONSEIL TERRITORIAL DE SAINT-MARTIN, A M. LE PRESIDENT DU CONSEIL REGIONAL DE GUADELOUPE

 

La vérité, je la dirai car j’ai promis de la dire. Mon devoir est de parler, je ne veux pas être complice.

Mes nuits seraient hantées par le spectre de l’innocent habitant de SAINT-MARTIN, qui expie-là bas, dans la plus affreuse des tortures, un crime qu’il n’a pas commis. Et c’est-à-vous, Monsieur le Président de la République, à vous Monsieur le Président du Conseil territorial de Saint-Martin, à vous Monsieur le Président du Conseil Régional de la Guadeloupe,  que je la crierai, cette vérité, de toute la force de ma révolte de citoyen.

 

J’ACCUSE nos représentants politiques, d’avoir été les ouvriers diaboliques, en élus inconscients des conséquences qui en résulteraient, des vagues mafieuses d’investissements immobiliers, et d’avoir défendu cette œuvre néfaste. Ce béton coulé dans le crime a contribué à une augmentation de la sensibilité de nos régions à la violence croissante des cyclones.

J’ACCUSE l’Etat et ses représentants de s’être rendus complices, tout au moins par faiblesse d’esprit, d’une des plus grandes catastrophes que nous ayons connues, et d’avoir contribué aux déficits divers d’administration, de formation, d’investissement et d’éthique.

J’ACCUSE cet esprit de corps qui fait de la représentation préfectorale, l’ARCHE SAINTE, et inattaquable, de vouloir masquer le manque de réactivité de ceux qui dans les territoires doivent protéger les plus démunis et les plus faibles.

J’ACCUSE les experts d’avoir établi des rapports mensongers et frauduleux, à moins qu’un examen médical ne les déclare atteints d’une maladie de la vue et du jugement, et d’avoir couvert une catastrophe de longue date annoncée.

Les géographes n’ avaient-ils pas certifié ? :

. que les cyclones majeurs empruntaient depuis plusieurs décennies la même trajectoire, au Nord de l’arc antillais,

. que la géographie ( En raison de leur étroitesse – 25 à 400 m de largeur-, et de leur faible altitude  -1 à 3m-, les cordons sableux de l’île de Saint-Martin sont facilement submergés par les vagues)

. que l’histoire et l’évolution socio-économique récente de Saint-Martin

. que l’intensité du risque et le caractère limité des effets de retour d’expérience auprès des différentes catégorie d’acteurs ( pouvoirs publics, opérateurs touristiques, particuliers ), tenant à « une série d’enchaînements », «  au franchissement de seuils », « à une situation singulière découlant du poids et de l’imbrication des héritages politiques et juridiques ».

. que la multiplication des bidonvilles dans les zones fortement exposées aux risques d’inondation et de submersion ( Sandy Ground, Concordia, Quartier d’Orléans), ayant encore accru la vulnérabilité des populations immigrées dans les années 1986-1995

. que la non-application des dispositions de la loi littoral n° 86-2 du 30/01/1986, l’absence de plan de prévention des risques ( PPR), la multiplication de constructions sans permis, y compris pour des résidences touristiques et des hôtels

. qu’aucune coopération véritable ne s’était développée entre les parties française et hollandaise de l’île

. que les conditions d’évacuation qui s’avéraient non optimales

 

faisaient de Saint-Martin UN VERITABLE MODELE DU RISQUE. ( Catastrophes et territoires : Virginie Duvat Revues.org . 2008)

 

J’ACCUSE les responsables de tous bords de la fragmentation sociale et de la marginalisation culturelle et socio-économique d’une partie importante de la population.

Que nous apprend la synthèse établie par l’experte Virginie Duvat ?

Le rapport réalisé en 1999 pour le compte du Sénat décrivait «  une société éclatée où les antagonismes inter-communautaires l’emportent sur la cohésion sociale », euphémisme pour indiquer le renouvellement important et rapide de la population, conséquence à la fois de la domination économique d’une communauté métropolitaine venue s’installer à Saint-Martin pour profiter des lois de la défiscalisation, de la forte immigration non contrôlée de citoyens d’îles de la Caraïbe, pauvres, avec beaucoup de mères en déshérence, et en situation irrégulière.

Les références culturelles ont évolué dans le sens d’une valorisation de la culture française ( gastronomie, mode), alors que la communauté d’origine ( 28 % de la population en 1995) était mise à l’écart. Les habitants majoritairement anglophones, ont perdu leurs derniers repères.

Mais certains paraissent s’étonner d’une violence sourde.

Le rapport du Sénat n° 329 de 2005 estimait que «  la délinquance se caractérise par un recours quasi-systématique à la violence et à la menace par l’emploi d’une arme pour un préjudice matériel souvent faible ».

Quant aux gens que j’accuse, je ne les connais pas, je ne les ai jamais vus, je n’ai contre eux ni rancune, ni haine. Ils ne sont pour moi que des entités, des rouages de la dérégulation environnementale, sociale, et économique des îles du Nord et de la Guadeloupe.

Par contre, vous,  Monsieur le Président de la République, vous, Monsieur le Président du Conseil territorial de Saint-Martin, dans votre île dévastée, vous Monsieur le Président du Conseil Régional de la Guadeloupe, puissiez-vous ne pas être que des pyromanes sur les lieux de l’incendie ?

Ainsi en Guadeloupe, la submersion de la zone de Jarry, suite à un tsunami sera inévitable, compte tenu de la folie destructrice des élus guadeloupéens, ( mais il paraissent si fiers de leur «  zone industrielle » ) et des ravages causés à la mangrove. Avec des centaines ou des milliers de victimes ! Messieurs les Présidents, devra-t-on hurler très bientôt : JARRY, J’ACCUSE !

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Théo LESCRUTATEUR

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