Carte blanche à

ROULEZ JEUNESSE, ROULEZ !

ROULEZ JEUNESSE, ROULEZ !

Ils sont là, ils sont partout. Nous les aimons ou les détestons. Nous les adulons puis nous les rejetons. Oui, je veux parler ici de ces jeunes qui nous paraissent si lointains. Cependant, l’expérience de la vie m’a permis de comprendre que cette armée juvénile a de grandes possibilités. Il nous suffirait de ne regarder qu’à ceux qui sont sur les bons rails de la vie sans pour autant négliger ceux qui ne le sont pas. Ne disons-nous pas souvent de certains jeunes qu’ils ont déraillé ? Considérons les choses au plus près. Lorsqu’un train déraille, ledit train disparaît-il ? Les rails s’envolent-ils ? Le train comme les rails sont toujours là. Pour que tout reprenne leur place, il suffit de redresser les rails et replacer le train. Pour peu que ce travail soit effectué correctement, la vie du rail reprend.

Cet exemple que j’ai choisi est destiné à faire comprendre à tout un chacun que dans la vie il peut arriver que pour diverses raisons, un individu peut dévier et se trouver dans une position inconfortable. Un prêtre peut basculer dans la pédophilie, un pasteur peut se retrouver en prison pour viol sur mineur, un jeune peut se retrouver complètement englué dans un réseau de drogue, parce qu’un plus malin que lui l’y aurait embrigadé. À longueur de temps nous entendons des choses les plus horribles sur notre jeunesse. Celle de ma génération (celle d’après-guerre) a écrit sa page d’histoire avec le flirt, la coquinerie, le chapardage, les tenues vestimentaires extravagantes (Otis, patte d’éléphant…). Aujourd’hui, hélas, force nous est de constater que cette jeunesse écrit la sienne en lettre de sang. Qu’y pouvons-nous ? Je me souviens que les maîtres à penser les plus avertis n’avaient de cesse de nous demander de faire tout ce qui dépendait de nous pour laisser un monde plus digne aux jeunes des générations à venir. Seulement personne n’avait osé se demander si cette génération serait digne du monde que nous allions leur laisser.

Que faire, que dire, à quel remède recourir ? Faut-il baisser les bras ? Je fais partie de la catégorie de ceux qui croient que non. Non, parce que tant qu’il y a vie il y a de l’espoir. Tenez, lorsqu’un violent cyclone frappe un pays, quel qu’il soit, il y a toujours des lieux qui ne sont pas touchés. De même, nous ne pouvons pas prétendre que tous nos jeunes sont pourris. Le « tous pourris » n’est pas de mise. Certes, un pan de notre jeunesse part à la dérive. Il est si facile de vilipender ceux qui commettent des erreurs, et surtout de les divulguer. Pour ma part, je voudrais braquer les projecteurs sur ces jeunes étudiants qui font tout leur possible pour faire éclater dans le monde la grandeur des grands esprits régnant dans les DOM-TOM. À l’heure des consoles de jeux les plus sophistiqués, à l’heure où de nombreux jeunes se tournent vers la facilité que procurent le deal, le vol…, j’ai vu avec grand plaisir une armée de jeunes au Salon du livre 2015. Leur intérêt s’est porté non seulement sur la littérature, mais presque tous étaient à la recherche de leur racine. Jamais il n’aura été vendu autant de fascicule et de livres d’histoire que durant ce Salon du livre.

Je ne puis que féliciter cette jeunesse qui va à contre-courant des affaires de ce monde en s’arrêtant quelques instants pour prendre le pouls de leur pays, inconnu ou méconnu.

Roulez jeunesse, roulez, mais dans le bon sens et surtout sur le bon côté de la route de la vie.

 

Jean-Charles PAMPHILE

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