MORTS LOIN DES MEDIAS !
UN ENFANT DOMIEN EST MORT DE FAIM ET DE MISÈRE DANS UN PAYS RICHE, DE SOLITUDE ET D’INDIFFÉRENCE DANS UN PAYS SANS PARTAGE.
C’est lors d’une opération de traitement insecticide que El Anfani Abdallah, originaire de Mayotte, un étudiant de 22 ans, a été retrouvé en état de décomposition dans sa chambre universitaire CROUS à Villeneuve d’Ascq, début novembre 2015.
Sa mère a affirmé qu’il était mort de faim. Il se trouvait dans une situation très précaire.
Tout cela a commencé par le refus de lui attribuer une bourse, relate le journal Mediapart du 13 novembre 2015. « Il n’a pas pu renouveler son inscription à l’université de Lille 1, ni les démarches administratives nécessaires pour rentrer à Mayotte à la demande de sa mère considérant sa situation d’isolement et d’extrême difficulté financière. Ne pouvant payer le loyer et les factures, il les a envoyées à sa famille, le peu d’argent qu’il avait étant consacré à la survie ».
Selon Mediapart, cette histoire tragique n’a pas attiré l’attention des médias. Le décès du jeune mahorais a été classé parmi les faits divers dans quelques journaux régionaux.Dans le contexte de crise, de précarité, les jeunes issus des classes populaires souffrent de plus en plus de dépression et de l’isolement.
« Est arrivé le moment où quand on lui parlait, il avait tellement faim et mal à la tête qu’il ne comprenait même plus ce qu’on lui disait. Les services sociaux avaient réagi et il a été hospitalisé dans une unité psychiatrique mi-juin. Il présentait des troubles de la personnalité. Mais il est sorti de l’hôpital au bout de trois jours seulement et est retourné dans son appartement ».
Mediapart, encore lui, le 20 novembre 2012, nous livrait une vision terrifiante , mais cette fois-ci sur l’ île de Mayotte elle-même.
« Elle est apparue dans l’encadrement de la porte, au centre de rétention. Une gamine de sept ans, avec son balluchon. On aurait dit Cosette. Sept ans et perdue, seule ! Ses parents avaient été expulsés.
Comme cette fillette, précisait le journal, des milliers d’enfants sont livrés à eux-mêmes à Mayotte suite à l’expulsion de leurs parents, qui les confient à de la famille ou des voisins, espérant pouvoir revenir rapidement. Ils seraient 6 000 pour certains, 2 922 selon le sociologue David GUYOT.
Car la politique migratoire s’est considérablement durcie.
LE CIMETIÈRE AFRICAIN DE LA FRANCE
Le Journal de Mayotte du 20 octobre 2015 , relate la séquence diffusée sur les antennes de la BBC World, qui évoque la question des migrants entre les Comores et Mayotte.
La chaîne britannique insiste sur le fait qu’alors que l ‘Europe est focalisée sur les tragédies quasiment quotidiennes en Méditerranée, « des milliers de personnes ont trouvé la mort sur le chemin de Mayotte depuis 1975, un drame causé par l’attraction magnétique de l’île française pour les habitants des Comores voisines. »
La BBC conclut que « pas une semaine se passe, sans que les Anjouanais n’entendent ou ne lisent de nouvelles informations sur des naufrages et des corps rejetés sur leurs rives ».
En janvier 2015, sept corps ont été retrouvés dans les eaux, dont deux enfants. Mais il n’y avait pas à proximité de Nilüfer Demir, la photographe qui a pris le terrible cliché du petit Aylan, repris en boucle par les médias internationaux, s’insurge dans un autre article du Journal de Mayotte du 4/09/2015, la journaliste Anne Perzo-Lafond.
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