POURQUOI JE SUIS DEVENU BOUDDHISTE EN GUADELOUPE
De la force intérieure du guadeloupéen et sa capacité à subir jour après jour les vicissitudes d’un quotidien toujours plus morose.
J’ai enchaîné après une journée de travail, à remplir des bouteilles d’eau en prévision de la prochaine coupure d’eau.
Je pensais à la violence sociale, aux drames de la vie, aux talibans, au retour de la morale à l’école primaire (Ne brûle jamais de voitures, sauf si c’est pour relancer le marché de l’automobile en Guadeloupe),
à Sharon Stone (le jour de mes 50 ans, j’ai donné la moitié de ce que je possédais, j’ai tiré un trait sur la moitié de mes relations, j’ai fait le point sur les gens qui m’entouraient, je me suis rendue compte que la moitié d’entre eux étaient futiles, imbus, vaniteux),
au crash programmé du SIAEGAG, (On zagalakatéleman, bitin la sa)
au jeu pervers des communautés d’agglomérations, (Cap Excellence contre Riviera du Levant), (là ça mérite un article entier)
à Rachida Dati en 2011 alpaguant le député Philippe Goujon, patron de l’UMP favorable au parachutage de Fillon dans la capitale, « Tu n’es vraiment qu’un connard, un salopard, un abruti, une ordure, un chien galeux, un pourri, un fumier. Tu n’es qu’un collabo. On va te faire la peau »,
au bal des moins pires pour la présidence du conseil régional de Guadeloupe (depuis quelques jours, les kamikazes y croient plus que jamais, et finissent par se persuader qu’ils ont toutes leurs chances, vu la faiblesse des postulants),
à la dégringolade sans fin de l’éducation en Guadeloupe.
Ecolier démotivé, salarié démobilisé, même combat !
L’élève caché au dernier rang, surtout derrière son masque, et le salarié planqué derrière son bureau fonctionnent de façon similaire.
C’est en partant de ce postulat que les Ateliers Optentiel, spécialistes de l’accompagnement scolaire, ont conçu leurs formations à la motivation. Leur méthode ? Appliquer à l’entreprise la démarche du soutien scolaire.
Première étape, faire admettre à la personne que la situation ne lui convient pas : « Es-tu satisfait de ta note en maths devient : « Voulez-vous continuer à être à la traîne dans le service, et dans l’entreprise ? ». Ensuite, trouver l’origine du blocage : « Cette matière ne sert à rien » peut se traduire par « Je ne vois pas à quoi rime cet objectif. En byen fouté pa mal ». Puis donner des perspectives : « Quelle filière après le bac ? » ; « Quel nouveau périmètre de poste ? » « Inviter au réalisme : « Un 18/20 semble peu probable, 12/20 accessible » ; « Difficile de devenir chef du réseau de production de l’eau potable en Guadeloupe mais vous pouvez encadrer un atelier de soudure des tuyaux à Mare-Gaillard au Gosier». Enfin fixer un plan d’action : « Suivre des cours particuliers » ; « Effectuer un bilan de compétences en tant que gréviste sur les tréteaux remplis de dominos au siège social du Siaegag».
La compassion, la gentillesse, la générosité, la discipline quotidienne, le fait de devoir mériter les choses, d’être responsable de son intégrité, le fait qu’il y ait une différence entre le plaisir et le bonheur, doivent devenir vos priorités.
Le bouddhisme dit : « Prends ce qui est important pour toi, mets-le en application et débarrasse-toi du reste ».
Au super-marché, il restait un pack d’eau. J’ai médité sur la compassion et la générosité. Je me suis contenté d’une bouteille, car j’ai pensé au bonheur de mon peuple.
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