POLITIQUE : En Guadeloupe rien ne va plus
Aujourd’hui en Guadeloupe, aucun homme ou femme politique ne trouve grâce aux yeux de la population, qui n’hésite plus à clamer tout haut son mécontentement. Autant dire que le pays n’a aucun leader qui émerge du lot et qui se trouve en capacité d’agir sur le prochain scrutin des présidentielles. On est très loin du temps ou Lucette Michaux-Chevry, Victorin Lurel, voire Ary Chalus pouvaient avoir une certaine influence sur une élection.
Les électeurs sont livrés aujourd’hui à eux-mêmes et ne font plus confiance à la classe politique qui, il faut bien le dire, dans bien des cas n’a pas été à la hauteur de la situation.
Promesses non tenues, détournements de fonds publics, impossibilité à résoudre les problèmes chroniques qui plombent le pays, eau, transports, sargasses etc, ont fait que plus personne ne fait confiance à ceux qui détiennent une part de pouvoir dans la gestion du territoire.
Le pays est divisé et le conflit du CHU qui perdure même en l’absence de son ancien directeur, ne semble pas de nature a réconcilier le peuple.
« Il faut déchouké, faire un grand nettoyage à l’eau de javel ou à l’alcali » préconisent certains pour assainir une situation qui se gangrène de jour en jour.
Il y a peu de jours, une réunion du gratin politique soutien au président-candidat a eu lieu à Petit-Bourg. Un échec total puisqu’il y avait plus d’orateurs que de public. Arrivé à ce niveau de rejet concluait la dizaine de curieux assistant à ce piètre spectacle, montre bien qu’il y a désormais un fossé énorme entre les électeurs et ceux sollicitant leurs suffrages.
Le procès actuellement en cours au Palais de Justice de Basse-Terre sur l’attribution des marchés et les abus de biens sociaux (détournement d’argent) pratiqués par certains, jette un coup de projecteur salutaire sur des faits qui n’ont qu’un seul but, enrichir un peu plus ceux qui prétendent nous représenter.
Pour certains, ce sont leurs poches d’abord et le peuple ensuite, autant dire des miettes pour le peuple quand il a la chance d’obtenir quelque chose.
La gauche en Guadeloupe est moribonde, la droite n’existe plus, les partis autonomistes en sommeil, les verts manquent de sève et de chlorophylle et le pays croule sous des problèmes chroniques depuis des lustres ;
De qui ou de quoi viendra le salut pour une population coincée entre une délinquance galopante, un manque de confiance dans les institutions, une perte de son pouvoir d’achat et tous les autres aléas qui ne semblent pas faire partie des préocupations des élus en place.
Si le peuple, anesthésié par des promesses électorales souvent jamais tenues sombrait dans une sorte de sommeil par dépit, il semble bien qu’on assiste depuis quelques temps à un soubresaut de réveil qui risque bien de donner une nouvelle image au paysage politique guadeloupéen.
Le fameux « Sa bon konsa » serait-il désormais à l’agonie ?
Hugues Pagesy
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