Pleure, ô pays bien aimé !
CHALUS peut-il rendre la Guadeloupe inhabitable ?
IL FAUT ETENDRE LA ZONE DE POLLUTION ! semblent marteler ses colistiers.
Le film Wonderful Days, du sud-coréen Kim Moon-Saeng, montre une société implacable qui pollue pour survivre !
En 2142, la civilisation a été détruite par la guerre et la pollution. Ces catastrophes ont rendu la Terre presque entièrement inhabitable, mais les survivants qui maîtrisaient la technologie ont construit une ville où la nature est restituée de manière artificielle: ECOBAN.
L’élite vit donc dans Ecoban, ville-bulle, et bourgeoise, protégée de la pollution extérieure ; mais la seule énergie d’ECOBAN provient de cette même pollution. Le reste des habitants dix fois plus nombreux, vit sur la cité Marr, construite sur des ruines polluées. Les habitants d’ECOBAN envisagent de détruire Marr pour emmagasiner encore plus de produits polluants. Un seul homme se dresse contre ECOBAN : il veut retrouver le bleu du ciel !
DESTRUCTION ET « MODERNISATION »
PLEURE, ô pays bien aimé !
La Guadeloupe a -t-elle trouvé sa raison d’être dans « LA PASSION DE DETRUIRE, anatomie de la destructivité humaine” ( 2002 ) pour reprendre le titre d »un essai du philosophe Erich FROMM.
Une Guadeloupe avec ses montagnes, ses îles si diverses, ses plages et ses rivières. Nos responsables font disparaître l’un après l’autre, les joyaux de la Guadeloupe. Tenez ? Quel était le prix de la rivière La Lézarde à Petit-Bourg, commune du Vice-président du Conseil Régional ?
Les atteintes à l’environnement ont eu lieu dans un espace naturel remarquable. Le défrichage de centaines d’hectares de zone humide naturelle, (sans même parler de zone d’intérêt exceptionnel faunistique et floristique), a permis d’édifier une zone commerciale monstrueuse.
Cet environnement unique constituait également un rempart naturel contre les débordements de la rivière.
Quel est le prix d’un lac, d’une forêt ou d’une vue sur un espace vert ?
Les Britanniques ont planché sur le sujet. La ministre de l’environnement britannique Caroline Spelman, en 2011 avait été destinataire pour la première fois, d’une étude qui s’efforçait d’estimer la valeur des richesses produites par la nature. Disposer d ‘une habitation avec vue sur un espace vert peut être évalué à 300 livres par an et par personne (340 euros), en termes de bénéfice pour la santé. Quant au fait de vivre dans un environnement riche en rivières, lacs et côtes, il constitue pour les Britanniques un bénéfice évalué à 1,3 milliard de livres par an ( 1,4 milliard d’euros).
La crise spirituelle de l’homme moderne : racine de la crise environnementale ?
Selon Seyyed Hossein Nasr, la science moderne a réduit la nature à une réalité quantitative, privant les humains de toutes compréhensions spirituelles et sacrales de la nature qui prévalaient jusque-là dans toutes les autres civilisations.
Nasr propose de réaffirmer la hiérarchie des savoirs par l’intégration dans les sciences humaines d’une perspective métaphysique. Le problème se trouverait dans l’attitude scientiste de nos politiques qui consiste à réduire toute réalité au niveau physique. C’est une véritable guerre qu’engagent les humains contre la Terre.
Le philosophe André GORZ a consacré en 2003 un chapitre de son ouvrage l’Immatériel ( éditions Galilée ) aux progrès de l’inhumain.
« L’abolition de la nature a pour moteur non le projet démiurgique de la science mais le projet du capital de substituer aux richesses premières, que la nature offre gratuitement et qui sont accessibles à tous, des richesses artificielles et marchandes : transformer le monde en marchandises dont le capital monopolise la production, se posant ainsi en maître de l’humanité ».
Le désir puéril des hommes politiques de s’offrir à bon compte une réputation de bâtisseur (j’ai développé ma commune !), s’accorde parfaitement aux intérêts du techno-capitalisme qui malmène l’intérêt général quelle que soit la dégradation environnementale et humaine qui en résulte. Car en même temps, Ary Chalus et Guy Losbar (et leurs prédécesseurs) vont multiplier les déclarations sur la nécessité de «manger local», de revenir à une alimentation naturelle, (avec quelles mangues et quels giraumons, puisque les derniers espaces naturels sont détruits ?), de recentrer la politique sur l’homme guadeloupéen.
La disparition de la nature rend l’individu encore plus dépendant du système économique pour sa survie. Au contraire, la contemplation de la nature incite au rêve et intensifie la vie intérieure des individus. Pleure, ö Lézarde bien aimée !
Messieurs CHALUS ET LOSBAR, voulez-vous retrouver le bleu du ciel ?
CAUCHEMAR ECOLOGIQUE SUR LA PLAGE DE PETIT-BOURG
Le sport devrait se pratiquer de telle manière que l’empreinte écologique soit réduite au minimum. Or, un bien triste championnat du monde de jet-ski, se déroule à partir de la plage de Viard, Petit-Bourg.
On se souvient que la compétition qui s’est déroulée du 29 mars au 1er avril 2012, avait traversé en totalité le sanctuaire de mammifères marins AGOA, et une partie maritime du Parc national de la Guadeloupe, à proximité immédiate des cœurs du parc. Le sanctuaire AGOA abrite une vingtaine d’espaces de cétacés, résidents ou venus du Nord Atlantique à la recherche d’eaux chaudes en hiver : baleines à bosse, petits rorquals, cachalots, dauphins, globicéphales tropicaux.
Dans un long communiqué en forme de réquisitoire, l’agence des aires marines protégées, avait porté plainte, contre la société Karujet, organisatrice, mettant en relief l’atteinte directe à ce sanctuaire, la perturbation intentionnelle des mammifères marins, l’absence de respect des réglementations en vigueur. Mais peu importe. Les quelques mesurettes mises en place depuis sont présentées comme remarquables : moteurs vrombissant, foules en liesse, concerts géants avec 8 000 personnes pour clôturer « l’événement géant ».
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