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PERSONNE NE ME PLAISAIT… JE SUIS PASSÉ À L’ ACTE

Pouvons-nous pénétrer dans les méandres de l’âme humaine ?

Le drame récent survenu au Gosier, meurtre de deux personnes par un jeune schizophrène, – ĺ’une des victimes étant la grand-mére du tueur- suscite bien des interrogations. La faiblesse de la prise en charge medicamenteuse et psychiatrique aux Antilles ne doit toutefois pas nous faire oublier que la maladie mentale constitue ce « continent noir » à peine exploré.

En témoigne ce drame qui avait marqué toute une région. Le 12 juillet 1989, Christian Dornier, un agriculteur âgé à l’époque de 30 ans, avait tué 14 personnes et blessé huit autres à Luxiol (Doubs). L’homme, alors en pleine crise psychotique, avait été diagnostiqué par la suite schizophrène paranoïde et déclaré irresponsable pénalement. Il a pu s’exprimer pour la première fois face aux caméras d’Alain Morvan, qui l’a filmé pour le documentaire « Le pavillon des irresponsables » diffusé le 10 avril 2025 sur France 3 Grand Est.

PERSONNE NE ME PLAISAIT

« Oui, bien sûr, j’ai des regrets. Faut faire les choses au mieux. Il ne faut pas penser tout le temps au passé mais il faut analyser et aller de l’avant », peut-on ainsi l’entendre dire devant une commission d’experts devant juger de sa dangerosité. Il a expliqué avoir tué par vengeance, sans réussir à déterminer pourquoi. « Personne ne me plaisait… et je suis passé à l’acte. »

L’homme est interné depuis 33 ans à l’unité pour malades difficiles (UMD) de Sarreguemines (Moselle), un lieu hautement sécurisé devenu son lieu de vie.

Le documentaire s’interroge sur la vie des irresponsables pénaux après leur internement. À l’UMD de Sarreguemines, ils sont une petite vingtaine à avoir ce statut.

Le film se penche en particulier sur la question de l’avenir de ces patients, et notamment sur leur éventuelle réinsertion.

IL NE SUPPORTAIT PLUS SA CALVITIE

Pris d’une folie soudaine, il abat 14 personnes. Aîné de la famille, il aurait dû reprendre l’exploitation familiale comme le souhaitait son père, mais, conscient de ses limites, c’est finalement sa mère qui reçoit la propriété. Il n’a pas assisté au mariage de sa sœur mariée 4 jours plus tôt. Célibataire, il est suivi par un médecin pour son état dépressif.

À 14 h 10, il tire avec la carabine de chasse empruntée à son père, tuant sa sœur et sa mère dans la ferme familiale, blessant son père Georges Dornier. Il prend ensuite son véhicule et abat au hasard des personnes qu’il croise dans le village et sur la route qui le mène à Autechaux, village voisin. 8 autres personnes seront blessées, dont le commandant de la compagnie de gendarmerie de Baume-les-Dames René Sarrazin. Légèrement blessé de 2 balles et maîtrisé à 14 h 45 par les gendarmes de Baume-les-Dames, le dément est finalement arrêté, dans un état d’amnésie.

Les experts psychiatres diagnostiquent chez lui une schizophrénie évolutive (selon des rapports, il ne supportait pas sa calvitie précoce sur laquelle il aurait fait l’objet d’avanies, par ailleurs la décision supposée qu’il ne reprendrait pas l’exploitation familiale l’avait lésé).

Le 2 mars 1994, en vertu de l’article 122-1 du code pénal sur l’irresponsabilité des crimes, la juge Anne Caron prononce une ordonnance de non-lieu (Christian Dornier étant déclaré victime d’un trouble psychique ayant aboli son discernement).

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Théo LESCRUTATEUR

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