La justice a rendu son verdict : le leader du RPPRAC est condamné à résidence, tenu de se présenter régulièrement au commissariat, interdit de manifester, de se trouver en contact avec les victimes, et même de rencontrer physiquement ses propres ami(e)s. Cette décision est un coup dur non seulement pour lui, mais aussi pour tous ceux qui croient encore en un véritable changement social en Martinique.

Ce verdict soulève une question troublante : sommes-nous vraiment égaux devant la loi ? Tout indique qu’il existe en Martinique une justice à deux vitesses, une justice où le noir et le blanc sont jugés selon des critères bien différents. Cela ne fait qu’accentuer les divisions historiques et sociales déjà profondément enracinées dans notre île.

Mais ce qui déçoit encore davantage, c’est de constater qu’une partie de nos propres compatriotes noirs collaborent activement pour enfoncer un homme noir qui lutte pour dénoncer les injustices. L’histoire semble se répéter : des voix courageuses sont systématiquement réduites au silence, et ce, souvent avec la complicité de ceux qui devraient être leurs alliés naturels.

La justice semble désormais chercher à museler toute personne qui ose revendiquer, qui ose dénoncer un système profondément inégal et déséquilibré. Pendant ce temps, les véritables bénéficiaires de cette situation – ceux qui maintiennent leur monopole sur l’économie et le pouvoir – continuent d’agir en toute impunité.

Alors qu’on interdit à un homme noir de manifester pacifiquement, qu’en est-il des grandes injustices économiques et sociales qui pèsent sur les Martiniquais depuis des décennies ? Où est la justice face à la cherté de la vie, aux monopoles qui étranglent nos familles, et à une classe dirigeante qui se sert avant de servir ?

Ce verdict n’est pas seulement une attaque contre un homme, mais contre un symbole, contre l’idée même qu’un autre modèle est possible. Une justice véritable ne devrait pas être une arme pour faire taire, mais un outil pour rétablir l’équilibre et garantir les droits de tous.

TD