Société

« Opposer le français au créole est une laborieuse posture fabriquée entre liberté et égalité »

Dans une lettre au Président du Conseil Exécutif, le Préfet de Martinique, dans l’exercice de son contrôle des actes de la CTM, a rappelé qu’il ne pouvait y avoir une langue officielle autre que le français et, de ce fait, demandé le retrait de l’article 1er de la délibération de l’Assemblée de Martinique qui avait consacré cette avancée historique pour la langue natale de milliers de Martiniquais.es à travers le monde.
A cette injonction, le Président du Conseil Exécutif dans une lettre ouverte au Préfet affirme son refus de procéder au retrait de cet acte d’une importance majeure.
« Ce refus est un acte de marronnage, une déclaration de dissidence dans le débat contemporain mais historique que nous ouvrons entre droits naturels imprescriptibles et droit à l’égalité.
C’est en fait le seul et unique débat : doit-on s’ignorer, s’effacer, jouir de l’artificialité de l’égalité, et se taire dans une république qui ne réussit pas à conjuguer diversité et unité ? »

Dans ce courrier, le Président Serge LETCHIMY rappelle que cette délibération avait été adoptée à l’unanimité par les élus de l’Assemblée de Martinique et que revenir sur cette décision hautement symbolique et politique pour le peuple martiniquais serait une erreur grave.

« Opposer le français au créole est une laborieuse posture fabriquée entre liberté et égalité. C’est une position désuète qui enferme au lieu de fraterniser dans l’unité de la République. »

Conscient que des poursuites judiciaires pourront être engagées, le Président du Conseil Exécutif qui s’y prépare et assume ce choix, réaffirme que l’Etat gagnerait à la pleine reconnaissance des différences locales, acte qui ne remet pas en cause l’appartenance de la Martinique à la République.
« La langue créole, cet impensé pour certains, nous dessine, nous définit, nous attache à un lieu et à un moment, petitement ou largement circonscrit (…) Notre langue, ce lien puissant qui nous unit, porte en elle le champ des possibles d’une manière nouvelle, pour la République, de concevoir ses liens avec la Martinique. »
Previous post

Visite de Philippe Vigier en Guyane du 12 au 14 septembre

Next post

Rentrée perturbée au lycée Gerville-Réache : La réponse d'Ary Chalus

97land

97land

Des infos, des potins, des événements... Toute l'actu du 97.

No Comment

Leave a reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *