Ni excuse, ni révérence. La présidence va devoir se trouver d’autres courtisans
Nous publions l’édito de Lukas Garcia d’hier dans le JIR, Journal de l’île de la Réunion, expliquant le pourquoi de leur page 12 blanche. Un exemple pour ceux qui multiplient courbettes et flatterie à l’égard des dirigeants actuels.
Vous trouverez aujourd’hui dans nos colonnes une page blanche. Pour marquer le coup et faute de mieux. Nous aurions beaucoup aimé vous raconter les poignées de mains, les tapes dans le dos et les bises aux matantes émoustillées.
Le Président de la République s’est offert hier matin une visite, improvisée, aux Camélias. Mais nous n’avons pas été conviés à couvrir cette séquence.
Le gratin de la presse nationale y était, nos confrères de la presse locale, aussi. Mais pas nous.
Nos journalistes sont restés à quai à la préfecture quand leurs collègues montaient dans le bus de la visite organisée. Ils étaient pourtant rasés de près et habillés sur leur 31, ils sentaient bon. Il y a forcément, donc, une autre explication. Il leur a clairement été signifié qu’il n’y avait pas de place pour eux. Difficile alors dans pareil cas de ne pas y voir le signe d’une punition mesquine. Parce qu’il ne fait pas bon se montrer trop critique à l’égard du Président. On nous l’a fait savoir. La Une de notre édition d’hier ; « Pour l’instant, c’est du vent » ; a déplu en haut lieu. Tant pis. Ou tant mieux. Car si c’était à refaire, nous ne changerions pas un mot de ce titre. Il n’y aura donc de notre côté ni excuse, ni révérence. La présidence va devoir se trouver d’autres courtisans.
lgarcia@jir.fr
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