Quand la Guyane s’embrase, les candidats et les médias se taisent !
Le silence des médias nationaux prouve une fois de plus leur désintérêt pour les « régions ultrapériphériques » alors que les blocages routiers se multiplient. Et l’Etat, désemparé, attribue brutalement 3,5 millions au titre du Fonds Exceptionnel Investissement pour financer 4 projets en faveur de la jeunesse guyanaise dans l’indifférence des candidats à l’élection présidentielle.
La contestation a gagné l’ensemble de la Guyane avec des dizaines de barrages autour des communes rassemblant collectifs, syndicats et organisations socioprofessionnelles. L’aéroport de Cayenne, le Grand Port Maritime, la collectivité territoriale de Guyane et la préfecture connaissaient aussi des barricades. Le Préfet de Guyane a donné » comme instruction aux forces de l’ordre d’éradiquer le plus rapidement tous les barrages sauvages ».
Le mouvement social que connait la Guyane a conduit le recteur à fermer les établissements scolaires jusqu’à nouvel ordre. « Compte tenu des mouvements sociaux en cours, et des difficultés engendrées pour accueillir les élèves et assurer les enseignements dans des conditions optimales de sécurité, les établissements (écoles, collèges, lycées) seront fermés ». Le Président de l’Université de Guyane décide lui aussi de suspendre les enseignements, concours et examens.
Dans un Communiqué de presse Ericka Bareigts, ministre des Outre-mer « propose une démarche visant à traiter sans délai les problèmes immédiats, à finaliser le contenu du Pacte pour l’Avenir de la Guyane mais aussi à lancer en urgence les travaux d’élaboration pour la Guyane d’un plan de convergence prévu par la loi de programmation relative à l’Egalité Réelle Outre-mer, plusieurs réunions préparatoires organisées à Paris autour de trois thèmes : l’économie pour développer l’activité et soutenir la commande publique, la santé et la sécurité. »
La ministre proposait la levée des blocages, suggestion vite refusée sur les barrages et désapprouvée par les élus. Christiane Taubira s’est rendue sur un barrage à Kourou : « La moindre des marques de respect est de passer saluer les gens qui estiment avoir des revendications qui justifient une mobilisation massive sur l’ensemble du territoire ». Un message qui n’a pas du arriver jusqu’aux oreilles de nos gouvernants.
No Comment