Né en 1944 en Martinique, il commence à fabriquer des flutes en bambou. Après l’obtention d’un CAP en mécanique de précision au milieu des années 60, il se retrouve très loin de ses paysages d’enfance à Paris à restaurer des flûtes traversières des siècles passés. Sa rencontre avec le célèbre musicien de jazz Archie Shepp est déterminante. Il se consacrera désormais à la musique.

Le père de la flute des mornes rendant hommage au chantre de la Négritude

De retour en Martinique en 1970 il rencontre Eugène Mona à qui il transmet ses connaissances. Il accompagne les Grands Ballets de Martinique dans une tournée internationale. A New York, il collabore avec Tito Puente et Machito.

Sollicité par Aimé Césaire, il intègre le SERMAC avec un atelier de pratique et de fabrication de la Flûte des Mornes. Parmi ses élèves un certain Dédé Saint- Prix…

Faisant partie du patrimoine martiniquais, c’est naturellement à lui qu’Euzhan Palcy demande de composer une partie de la musique du film « Rue Cases-Nègres ». Eternel insatisfait, sa soif d’apprendre le conduit à suivre une formation en ethnomusicologie à Montréal mais il revient irrémédiablement vers son île tout en accompagnant les musiciens du monde entier.

Quel est son secret pour nous donner envie de dégringoler tous les mornes de la terre à l’écoute de sa « toutoune banbou » ?« Il faut apprendre à ressentir les choses… La vie, la musique fonctionnent avec l’intelligence du cœur et de l’âme plus qu’avec l’intellect. Il faut donner la priorité au ressenti. C’est le sentiment qui donne la force à l’expression. La technique n’est qu’un soutien : il faut habiter ce que l’on fait ne pas le faire de manière machinale ».