Patrick Karam : L’urgence à agir pour éviter l‘engrenage en Guyane et dans les outre-mer
Patrick Karam, qui a été l’un des acteurs de la crise de 2009 en sa qualité d‘ancien délégué interministériel à l’outre-mer, demande au gouvernement de sortir de sa posture au regard des enjeux de la dégradation de la situation en Guyane et appelle le président de la république à intervenir pour éviter un engrenage aux conséquences imprévisibles et conduire à un embrasement de tous les outre-mer.
La Guyane entre désormais dans un cycle qui rappelle la situation de la Guadeloupe en 2009. En effet, le gouvernement de l’époque n’avait pas su prendre à temps la mesure de la crise et, sur décision du président de la république lui-même, avait dû envoyer en urgence le ministre de l’outre-mer négocier avec les grévistes pour éviter un bain de sang,
Le scénario se répète en Guyane 8 ans plus tard avec la circonstance aggravante de l’union sacrée du territoire autour d’un ensemble hétéroclite de revendications portées par des acteurs qui ont débordé le pouvoir politique local, contraint désormais au suivisme sous la pression sociale.
L’obstination du gouvernement comme en 2009 à refuser d’ouvrir les négociations en Guyane même, au niveau ministériel, malgré les revendications répétées et désormais agrégées de tous les élus guyanais, des 37 syndicats réunis dans l’Union des Travailleurs Guyanais, des agriculteurs, des pécheurs, des multiples collectifs citoyens, et à la différence de 2009, avec le soutien de tout le patronat, annonce un embrasement généralisé et des risques de métastases dans les autres territoires ultramarins.
En s’arc-boutant sur une posture difficilement tenable à terme, (le refus de toute discussion au niveau ministériel), sans faire aucune concession, le gouvernement prend le risque d’être accusé de mettre en œuvre la théorie du chaos et de la violence, pour discréditer le mouvement social et éviter l’engrenage des revendications dans les autres territoires ultramarins et même dans l’hexagone.
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