Société

LETCHIMY 1 – LUREL 1

On savait la bataille du cyclotron lancée entre les deux Présidents des îles sœurs. François Hollande dans un jugement de Salomon a donné raison à tous les deux, ne voulant se fâcher avec personne, en dehors de toute cohérence économique.

la seconde mi-temps en Guadeloupe (Photo Préfecture de Guadeloupe)

la seconde mi-temps en Guadeloupe (Photo Préfecture de Guadeloupe)

Dans ce duel, Serge Letchimy et Victorin Lurel jouaient leur crédibilité : chacun sur son territoire étant le maître incontesté, il s’agissait de montrer celui qui avait le bras le plus long du côté de l’Elysée. Fort du rapport de l’Inspection Générale des Affaires Sociales prônant son installation à Fort de France pour les 3 500 cas de cancers annuels des Antilles-Guyane, l’annonce par le Président de la République du choix de la Martinique semblait faire croire à la victoire par KO de Serge Letchimy. C’était vite oublier que Victorin Lurel est un chat qui toujours retombe sur ses pattes. Dès le lendemain, le Président du conseil régional de Guadeloupe entendait, à sa grande satisfaction, le Président Hollande déclarer que l’Etat autoriserait également l’installation d’un accélérateur de particules en Guadeloupe financé en partie par l’Etat. Ce cas de figure envisagé par l’IGAS, concluait à l’impossibilité d’équilibrer les finances. Peu importe ! Les deux adversaires ainsi dotés, ne manqueront pas de rappeler cette victoire lors des prochaines élections, (l’un missionné pour l’égalité des chances, l’autre rassembleur Caribéen) et invoqueront ensuite la nécessité de coordonner leurs actions. De toutes façons,  pourquoi s’en faire puisque François Hollande sur le plateau de Guadeloupe 1ère a déclaré sans sourciller que le projet « Lurelien » qui porte sur une enveloppe estimée à 8 millions d‘euros était économiquement viable.

Il est bien loin le temps où l’on envisageait de part et d’autre une coordination des projets dans les domaines de l’agriculture et de la pêche, de l’industrie et du tourisme. L’insularité, l’esprit de clocher et la politique ont eu raison de ce beau projet. Tout au contraire chacun défend son bout de gras en coulisses et dit son contraire au perchoir de l’assemblée. Et c’est à une véritable « balkanisation » des départements français d’Amérique que l’on assiste : exit Saint Martin et Saint Barthélemy du territoire Guadeloupéen pour « spécificités », exit le projet de collectivité unique Antilles un temps évoqué par de doux rêveurs dans les années 80. « Matinik sé ta nou » versus « La Gwadloup sé tan nou ». Et chacun s’étonne que les producteurs de bananes marchent en rangs serrés sous le label banane antillaise devenu depuis banane française des Antilles.

François Hollande en chef protecteur a tout de même appelé à l’unité et au rassemblement pour l’Université des Antilles la dotant de 750 000 euros supplémentaires. C’est un Président attentif que les édiles ont trouvé sur leur route, au plus près de leurs préoccupations. L’objectif 2017 est en marche : les arbitrages et les choix délicats pourront attendre.

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Joël DIN

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