LES HOMMES DE FAUVETTE NACTO
Fauvette NACTO est une créatrice originaire de la Guadeloupe qui, depuis sa plus tendre enfance a « le goût des silhouettes ». Arrivée à Paris à 20 ans, c’est d’abord vers la maroquinerie qu’elle se tourne avant de s’intéresser à l’univers de la mode. Elle intègre l’école Formamod et c’est lors de son cursus que la mode masculine s’impose à elle. Son diplôme de styliste-modéliste en poche, après quelques années de collaboration au sein d’ateliers parisien tels Nathalie Garçon, JR816, ou encore Delphine Murat, elle décide de créer sa propre griffe « LES HOMMES DE FAUVETTE ».
Depuis lors, chaque collection de Fauvette invite les hommes à l’ouverture du voyage, à son île, à son enfance, à la rencontre des autres et de leurs cultures. Tout en s’appuyant sur une base classique, la créatrice revisite à chaque fois le vestiaire masculin afin d’y rajouter une petite note de folie, de décontraction, de glamour et d’originalité, faisant ainsi LES HOMMES DE FAUVETTE, des hommes bien dans leurs corps et dans le temps, toujours à la pointe de la tendance.
97L : Expliquez nous le choix de la région Loire-Atlantique ?
Parisienne et depuis peu installé à Nantes le choix de cette région se justifie pour des raisons de rapprochement familial. J’ai beaucoup de nostalgie par rapport à Paris car j’y ai laissé mon « réseau » .
97L : Après vos études, quels sont été vous objectifs lors de vos premiers défilés ?
Mes objectifs suite à mes études étaient surtout de montrer mon travail, mon savoir-faire et partager ma vision de la mode masculine.
97L : La marque « Les Hommes de Fauvette » date de 1993. Comment a-t-elle réussi à traverser les différentes époques ?
Les hommes de fauvette a traversé les différents courants de la mode tantôt en collant aux tendances, tantôt en étant avant-gardiste suivant les « marqueurs » de la marque.
Durant mes études, la mode féminine ne m’a pas attiré, le message que je voulais délivrer ne s’adressant pas aux femmes. Le choix pour la gente masculine s’est imposé à moi d’où le nom de la marque : Les hommes de fauvette parce que chaque homme que j’habille est un peu mon homme.
L’Homme de Fauvette est un homme du Monde, un voyageur, un aventurier, cultivé, ouvert d’esprit, élégant et charismatique. Il ne se départit jamais de sa chemise longue qui est sa pièce fétiche.
97L : Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?
Ma difficulté première, a été et est le financement des collections (matières premières, accessoires et productions), promotion de marque sur les réseaux, adaptation aux nouveaux moyens de communication… mais malgré tout cela je persévère, je continue d’avancer ce qui me permet de grandir.
97L : Vous dites « La réalisation de A –Z de vos créations est un obstacle ».
Avec l’expérience acquise au cours de mes longues années de mode, la réalisation de A à Z de mes créations est passée d’un « obstacle » à une détermination, et mes doutes associés à mes deadlines m’ont portés afin de devenir la femme et la créatrice que je suis aujourd’hui.
97L : Quel est le lien entre vos collections et le cinéma ?
Chaque thème de collections est une alchimie entre le voyage cinématographique, le voyage physique et le »voyage » du quotidien que je m’exerce à retranscrire dans mes créations.
En janvier, à Vertou (Nantes), la collection FIFTY COLORS OF BLUES s’inspirait indirectement du film FIFTY COLOR OF GREY pour le nom. La couleur « BLUES » symbolise les différentes nuances de « BLEUS » laissés sur l’âme des gens, face à la situation pandémique actuelle.
97L : Votre rencontre avec l’Afrique en tant qu’invitée d’honneur pour la 7édition au Fimo228 (Lomé) ?
Ma rencontre avec l’Afrique débute avec le Sénégal, suivi du Mali, du Niger, du Cameroun, du Togo et le Benin d’où je reviens de la cinquième édition de la Fashion Week, où j’ai eu la joie et la fierté d’être l’invitée d’honneur et représenter fièrement mon ile : La Guadeloupe, que j’avais déjà eu à représenter quelques semaines avant à la 8eme édition du FIMO228.
On pourrait penser que les Fashion Week se déroulant en Afrique pourraient rougir devant celle de Paris, toutefois de mon expérience personnelle je peux affirmer que de point de vue logistique, organisation invités et mannequins, elles se valent largement. Et je prépare, la collection « MASCARADE » pour la LOME MENS FASHION WEEK 1ere édition ou je serai l’invitée d’honneur.
97L : Quelles sont les femmes qui vous inspirent ?
En premier, ma fille, Michelle-Ange NACTO, qui me pousse, qui me booste, me fait sortir de ma « zone de confort », un soutien inconditionnel de tous les instants. Ensuite, ma mère, une femme « POTO MITAN » qui a su élever 9 enfants seule qui m’a montrée malgré les difficultés rencontrées que le travail paie. Je mettrai COCO CHANEL car malgré ses origines modestes, et sans formation elle a su s’élever, être une grande créatrice de mode et devenir une légende. Enfin la quatrième « femme » (qui ne l’est pas encore), c’est ma petite fille, Emeraude –Claudine, dans laquelle je me retrouve, à travers ses yeux je me renouvelle et me perpétue.
97L Un message à adresser à la nouvelle génération de designers ?
« Trouvez votre style mode, travaillez-le, améliorez le tous les jours et défendez-le coûte que coûte », « soyez focus sur votre travail car seule la persévérance vous mènera au sommet ».
Propos recueillis par Wanda NICOT
Crédits photos Benin Fashion Week / Fimo228
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