Le tourisme en Outremer, un secteur particulièrement touché par la crise
Le tourisme, un secteur particulièrement touché par la crise qui peine à retrouver de l’oxygène. Une étude du CEROM (Comptes économiques rapides pour l’Outre-mer), articulé autour de l’IEDOM, de l’AFD et de l’INSEE, dans sa publication sur l’impact économique de la crise sanitaire.
La reprise de l’activité a été favorisée grâce aux mesures de soutien à l’économie. Ce qui a également permis aux entreprises de faire face aux difficultés de trésorerie, notamment avec les prêts garantis par…
Plus de 8 mois après le début de la crise sanitaire mondiale, le secteur du tourisme demeure l’un des plus touchés. Les restrictions de déplacement imposées dans le monde ont en effet mis un coup d’arrêt brutal à l’ensemble du secteur.
Dès le premier trimestre 2020, le nombre de passagers internationaux arrivés par avion dans l’ensemble des territoires ultramarins a reculé de 17 % avant une chute de 89 % au deuxième trimestre (CVS). En septembre, alors que le trafic aérien entre la métropole et les Outre-mer représentait 57 % du niveau enregistré un an plus tôt, ce chiffre tombait à seulement 4,5 % pour les liaisons internationales, selon la DGAC.
Ainsi, alors que la majorité des secteurs d’activité a pu enregistrer une amorce de reprise à partir du mois de mai, le tourisme a continué d’afficher une situation économique très dégradée.
Cela se reflète directement dans le secteur de l’hôtellerie : dans les DOM (hors Mayotte), le nombre de nuitées totales dans les hôtels s’est contracté de 36 % en mars, de 94 % en avril, de 90 % en mai et de 73 % en juin (en variation annuelle). Seule la Guyane est affectée de façon un peu moins brutale, avec un recul de 61 % du nombre de nuitées en avril puis de 75 % en mai. En Polynésie française, le nombre de nuitées touristiques a chuté de 51 % en mars avant la mise à l’arrêt quasi total de l’industrie du tourisme entre avril et juin.
En juillet, avec la reprise des vols commerciaux, l’hôtellerie a retrouvé une activité partielle (environ 30 % des nuitées enregistrées un an plus tôt) avant un rebond plus marqué en août (50 % des nuitées de 2019). L’activité hôtelière en Nouvelle-Calédonie demeure quant à elle très marginale depuis le confinement (à l’exception des hôtels utilisés pour les mesures de quatorzaine) puisque le territoire a décidé de garder ses frontières fermées aux touristes au moins jusqu’en juillet 2021.
Au sein des DOM, la Martinique semble particulièrement impactée puisque le taux d’occupation des hôtels s’est élevé à seulement 9 % aux mois d’avril et de mai alors qu’il était supérieur à 80 % en février. En juin, ce taux varie entre 20 et 30 % dans l’ensemble des DOM, preuve d’une reprise limitée. L’évolution du chiffre d’affaires indique également un rebond modéré de l’activité hôtelière : après une chute d’environ 90 % en avril, le chiffre d’affaires a progressivement rebondi à La Réunion et en Guadeloupe, mais reste, au mois de juillet, inférieur d’environ un tiers à son niveau de 2019.
En Martinique, cette reprise est nettement plus limitée puisqu’en juillet, le chiffre d’affaires du secteur restait inférieur de 63 % par rapport à 2019. Le secteur de la restauration a également subi un très fort repli de son activité au mois d’avril (-90 % de chiffre d’affaires aux Antilles et à La Réunion). Toutefois, le secteur a enregistré un rebond dès le mois de mai et celui-ci s’est confirmé sur les deux mois suivants.
En juillet, le chiffre d’affaires du secteur était ainsi inférieur de seulement 12 % par rapport à 2019 aux Antilles et avait presque retrouvé son niveau d’avant crise à La Réunion (-3 % en glissement annuel).
Sources : Aéroports locaux, Insee, comités régionaux du tourisme, DGFiP.
https://www.cerom-outremer.fr/cerom/publications/les-consequences-economiques-de-la-crise-sanitaire-en-outre-mer.html
No Comment