Culture

Le festival de Cannes oblige la France à faire face aux horreurs de son passé colonial

Au Festival de Cannes 2022, le passé colonial français est mis en exergue. A partir d’un article de Press TV du 22 mai.

Le festival a officiellement débuté vendredi avec la projection du film de Philippe Faucon, né à Oujda en 1958, « Les Harkis » traitant de la guerre d’Algérie, sur le passé colonial des anciens gouvernements français.

Dans un autre registre, Omar Sy attire notre attention sur l’histoire longtemps oubliée des tirailleurs sénégalais dans la Première Guerre mondiale. Dans Tirailleurs, une coproduction franco-sénégalaise réalisée par Mathieu Vadepied, l’acteur préféré des Français, campe l’histoire de Bakara Diallo, enrôlé en 1917 dans l’armée française pour retrouver son fils Thierno, recruté de force.

« Il est nécessaire de se remémorer cette histoire et de regarder la vérité dans les yeux », a déclaré Philippe Faucon, d’origine algérienne.

Le réalisateur Mathieu Vadepied a déclaré à l’AFP qu’il fallait s’interroger sur « la relation historique de la France avec ses anciennes colonies. Avons-nous la moindre connaissance de ce que nous avons fait ?

La deuxième semaine du festival de Cannes verra la projection du film « Nos Frangins » (« Nos frères ») du réalisateur français Rachid Bouchareb, qui avait suscité en 2006 un débat national avec « Indigènes » (« Jours de gloire »), un film sur le recrutement de soldats nord-africains pendant la Seconde Guerre mondiale pour servir dans les Forces françaises libres.

Dans son dernier film, Bouchareb raconte l’histoire de Malik Oussekine.

Oussekine, un étudiant musulman  d’à peine la vingtaine, au casier judiciaire vierge, apolitique, a été battu à mort par des policiers français lors d’une manifestation contre le racisme en 1986.

Le président français Emmanuel Macron a reconnu les crimes commis par le gouvernement français, dont un massacre par la police d’Algériens à Paris en 1961 qu’il a qualifié d' »inexcusable ». Il a cependant a exclu de présenter des excuses pour les crimes.

Le nouveau ministre de l’Éducation, Pap Ndiaye, historien noir spécialisé dans les minorités, a déclaré dans une interview l’année dernière que la France devait éradiquer l’injustice raciale en confrontant son passé colonial souvent violent.

Ndiaye a ajouté « les Français sont très réticents à accepter les pages sombres de leur histoire ».

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