Lama titulaire 20 ans après…
De gauche à droite autour de la table :
LIZARAZU, THURAM, CANDELA, BOGHOSSIAN, BLANC, ZIDANE, DUGARRY, LAMA,
KAREMBEU, DIOMEDE.
On a voulu faire croire que Bernard Lama boudait les Bleus 98. C’est avec plaisir qu’on l’a retrouvé attablé avec eux et c’est aussi l’occasion de rétablir certaines vérités à son sujet.
Ce titre de champion du monde, il le clame haut et fort : « Jusqu’à ma mort, cela restera à la fois la réalisation de mes rêves et l’accomplissement de ma vie d’homme… Gagner une Coupe du monde, c’est exactement comme quand tu as été ministre : tu le restes à vie. Au foot, tu n’as pas la retraite à vie, mais tu as une étiquette, un passeport diplomatique… »
Après des propos acerbes sur Fabien Barthez « bon soldat, blanc, pas très intelligent », On imaginerait les deux hommes ennemis. On a oublié cette déclaration à l’époque : « J’ai accueilli Fabien en équipe de France. Et si sportivement j’ai toujours cherché à m’imposer, je n’ai rien contre lui ».
Des années plus tard, il ajoutera : « Avec Fabien, on s’entendait bien sans être potes. Des gens ont monté ce truc de rivalité ». Et lundi, El Gato a encore tempéré ses propos :
« Le jour où on m’a annoncé cette décision (la titularisation de Barthez, C’est Bergeroo qui me l’a annoncé. Cela n’aurait jamais dû être lui), Fabien et moi on s’est retrouvé tous les deux dans le vestiaire après l’entraînement. Tout le monde avait disparu ! ».
La Coupe du Monde en Russie lui a permis de défendre sa position.
« A partir du moment où on participe à une telle aventure, on est complètement intégré. Le fait de ne pas être tout le temps sur le terrain ne veut pas dire qu’il n’y a pas une vie en commun. Et je crois que quand on est sur le banc de touche aussi, on a un rôle important vis-à-vis des garçons qui sont sur le terrain : c’est d’être là avec eux d’une part, et d’autre part d’observer pour pouvoir donner des renseignements à ses partenaires. Donc oui, ça reste pour moi de toute façon de très bons souvenirs ».
A ceux qui lui reprocheraient d’avoir refusé de jouer le 3eme match contre le Danemark, il nie avoir fait sa mauvaise tête : « Je ne regrette rien, je suis comme ça. J’ai juste cherché à être cohérent avec moi-même »…
« Nous étions tous focalisés sur une chose, gagner. Sachant que je ne jouais pas, il fallait que je me rende utile ailleurs, en dehors du terrain. J’étais le plus âgé du groupe, donc le grand frère. J’ai joué ce rôle-là. Quand est arrivé le troisième match, j’ai discuté avec le coach. Je pensais et je le pense toujours que ma place n’était pas sur le terrain ».
« Etant donné toutes les polémiques qu’il y avait autour, je ne voulais surtout pas donner à la presse, aux médias, l’opportunité de créer un problème dans le groupe, parce qu’il n’y avait pas de problèmes entre nous. J’ai pensé que c’était plus logique que Fabien continue la compétition, tout en sachant que j’étais là au cas où. J’étais prêt à jouer. »
« Je savais très bien ce que j’avais à faire dans ce groupe. Voilà ce qui s’est passé dans ce troisième match. Quand TF1 dit que j’ai refusé de jouer, je n’ai pas refusé de jouer ce match, pas au dernier moment, encore moins. Mais il y a des lignes éditoriales qui sont faites pour mettre certaines personnes en valeur et d’autres non. C’est juste ça. »
En juin 2018, dans un article au Monde, Bernard Lama déclarait : « Gagner cette Coupe du monde nécessitait que je ne sois pas sur le terrain : c’est ça le sport. Etre champion, ce n’est pas toujours finir premier. C’est celui qui sait accepter les éléments de la vie, de se faire mal, accepter de ne pas faire telle chose parce que c’est l’intérêt général qui compte, c’est ça le sport collectif. C’est aussi un don de soi ».
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