Société

La réaction de l’Elysée indigne l’artiste Blow

En effet, suite à l’exposition d’une œuvre de BLOW, l’Elysée est montée au créneau pour dénoncer ce qu’elle considère comme une attaque personnelle contre le président de la République. De quoi s’agit-il ?

Auteur d’une œuvre baptisée « Non-Lieu », représentant Emmanuel Macron avec la tête coupée, voilà raison pour laquelle Blow est désormais sur la sellette.

Plainte a été déposée au commissariat de Pointe-à-Pitre contre x par l’Elysée, afin de savoir si cette œuvre représente une menace pour l’intégrité du président de la République.

Il faut savoir que le tableau de Blow a été réalisé en réponse au non-lieu requis contre le scandale du chlordécone qui a agi négativement sur la santé des guadeloupéens. Est-ce parce que cette œuvre ou l’on voit un homme, portant un drapeau indépendantiste tenant à bout de bras la tête coupée du Président, qui a déclenché l’ire du Palais ?

Cette œuvre que les guadeloupéens et l’artiste lui-même, voient comme une réponse à l’oppression et la non-prise en compte de leur état de victimes dans cette affaire du chlordécone qui a impacté la santé de dizaines de milliers d’individus, n’est que symbolique. Elle n’appelle pas à une révolte de la population contre l’Etat : C’est de l’art et rien que ça !

La rapide intervention de l’Elysée monte à quel point il existe deux poids deux mesures dans le traitement des affaires selon qu’elles ont pour origine l’Hexagone ou les anciennes colonies. Si certains pensent que Blow fait scandale avec son tableau, une des unes de Charlie Hebdo ou l’on voit une caricature d’Emmanuel Macron, montrant sa tête coupée dévalant un escalier avec en fond d’image une guillotine, n’a semble-t-il pas fait de scandale.

Encore plus près de nous, lors de l’inauguration des Jeux Olympiques on a pu voir des scènes ou l’image de décapitions ont été reproduites, ce qui n’a pourtant étonné personne : C’était de l’art et rien d’autre !

Alors qu’elle mouche à piqué l’Elysée pour qu’elle s’en prenne à Blow. On est quand même étonné que la réponse élyséenne à l’œuvre de Blow fut aussi rapide quand on sait que d’autres dossiers bien plus préoccupants mettent des années à se résoudre.

Les personnalités ultramarines doivent-elles suivre une ligne directrice, qui ne devrait en aucun cas contrarier ceux qui sont au pouvoir. Il n’y a pas si longtemps la miss France, martiniquaise parce qu’elle n’a pas voulu dire qu’elle était Charlie, fut un peu malmenée sur un plateau de télévision.

On oublie très souvent que l’art n’a pas de frontière et ceux qui voudraient absolument le museler, musèleront la liberté d’expression que chacun d’entre nous porte en lui.

L’art est une création de l’esprit, elle se manifeste partout, car elle traduit à un moment précis le ressenti de son auteur.

Il faut savoir reconnaitre le symbole véhiculé par chaque œuvre, qu’elles viennent d’artistes ultramarins ou d’ailleurs. En tout cas la réaction de l’Elysée à propulsé en avant le travail d’un artiste qui à sa façon a fait connaître à travers un tableau sa lutte contre une liberté menacée.

Luc Bernardini

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