« Il est insupportable à l’armée allemande de reconnaître comme maire un homme de couleur »
Raphaël Élizé ayant grandi au sein d’une fratrie de 8 enfants, quitte la Martinique après l’éruption de la Montagne Pelée en 1902 à l’âge de 11 ans, son père muté à Paris.
Il suit des études vétérinaires à Lyon obtenant son diplôme le 11 juillet 1914. En août débute la 1ere guerre mondiale. Il servira au 36e régiment d’infanterie coloniale comme vétérinaire et sera décoré de la Croix de guerre.
Raphaël Elizé s’installe en octobre 1919 à Sablé avec son épouse Caroline Hayot. Adhérent de la SFIO, il conduit la liste socialiste aux élections municipales de 1925 et devient conseiller municipal. Il est élu maire de Sablé-sur-Sarthe en 1929 puis réelu en 1935.
En septembre 1939, la seconde guerre mondiale éclate. Démobilisé après la capitulation de la France, Raphaël Elizé ne retrouve pas sa fonction de maire, car les allemands s’y refusent.
La Feldkommandantur du Mans s’étonne de la situation auprès du Préfet de la Sarthe :
« Il est incompréhensible… pour le sens du droit allemand, qu’un homme de couleur puisse revêtir la charge d’un maire. De même, il est insupportable à l’administration militaire et à l’armée allemande de reconnaître comme maire en territoire occupé un homme de couleur, ni de discuter avec lui ».
Officiellement déchu de son mandat de maire en mars 1941, il devient résistant dans le réseau Buckmaster. Arrêté le 13 septembre 1943, il sera déporté le 19 janvier 1944 pour le camp de Buchenwald. Il mourra des suites de ses blessures, après le bombardement de l’usine d’armement du camp par les alliés le 9 février 1945.
Une fresque (photo d’illustration) lui rend hommage au Mans.
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