La période de la transhumance politique
Les ralliements politiques surprises entre deux tours, ou bien avant, les valses d’étiquettes laissent les citoyens électeurs, sidérés (Martinique, Guadeloupe, Guyane) furieux ou fatalistes….. La transhumance politique est quelquefois pudiquement revêtue du qualificatif de politique d’ouverture.
Ils ont honte d’être des transhumants. Ils trouvent le mot inhumain et indigne.
« On fait de la politique, mais nous restons des êtres humains. Nous sommes croyants. Dans tous les pays du monde, on a deux sortes de transhumance : la transhumance animale et la transhumance politique. Mais je trouve que ce qualificatif, appliqué aux femmes et hommes politiques est injurieux ».
C’est le cri de douleur d’un responsable politique. Les ralliements politiques surprises entre deux tours, ou bien avant, les valses d’étiquettes laissent les citoyens électeurs, sidérés (Martinique, Guadeloupe, Guyane) furieux ou fatalistes…..
La transhumance politique est quelquefois pudiquement revêtue du qualificatif de politique d’ouverture.
Nous ne prendrons pas position, mais nous évoquerons tout simplement Guy CABORT MASSON dans son ouvrage les Puissances d’Argent en Martinique.
Nos politiciens et syndicalistes se répartiraient en gros en trois chapelles : commandeurs politiciens, indépendantistes fossiles et « papillons folâtres du TOUT MONDE ». ( ce dernier terme a été imaginé par la Rédaction ).
Les commandeurs politiciens
Ainsi, en Martinique, la petite bourgeoisie serait solidement nichée dans les 34 habitations étatiques que sont les 32 mairies plus les 2 Conseils régional et général. ( L’ouvrage a bien évidemment été écrit avant la transformation de la Martinique en collectivité unique).
« L’élite » incarnée par ces 36 + 41 conseillers généraux et régionaux où siègent le summum des pensées de la gauche et de droite locales, est pareillement lancée dans la plus folle des courses à l’extraversion, c’est-à-dire aux manifestations de toutes sortes pour éveiller l’intérêt.
Elle se livre à de pitoyables magouilles pour se faire voir par exemple à côté d’un préfet, d’un ministre ou d’un chef d’ Etat Caraïbe. Mais que représentent en fait « Ces élites de représentation » au sens de représentation théâtrale sur la scène de l’Ailleurs, ( voir Le Discours Antillais de Glissant ) ?
Car elles ne peuvent pas ne pas avoir une fonction.
Selon Guy CABORT MASSON dans « Les puissances d’ARGENT en Martinique », avec comme sous-titre la Caste Béké (Editions VDP ), nos élites dirigeantes depuis le député, … jusqu’au président d’association, sont des commandeurs surveillant pour l’Autre les flux monétaires et de marchandises assurant la reproduction de ce capital.
Les Activistes
Ce sont ceux qui schématisent à outrance la structure coloniale classique et qui continuent de réciter le stalinisme et le trotskisme dépassés. Ils font la lutte « classe contre classe » et rêvent d’ une réforme à la sovkhoze.
Ce sont des anarcho-syndicalistes ou des indépendantistes-fossiles, d’où les grèves très dures qui pénalisent les plus démunis. Mais ils estiment lutter pour LA CAUSE.
Les Intellectualistes
Ils sautent dans un « tout-monde » illusoire de citoyens virtuels. Les Antilles ne sont pas pour eux un pays, mais un territoire, une base d’opérations pour mieux vivre dans l’Ailleurs ( Europe-Etats-Unis).
La lutte pour la maîtrise des leviers politiques ou économiques est remplacée par une « citoyenneté universelle ».
Crûment, ils veulent sauter du statut de fonctionnaire « français local » sans prestige au statut de fonctionnaire international dans quelque ONG culturelle élitiste. Ces Intellectualistes auraient au moins un mérite. Ils ridiculiseraient, en les prenant à leur propre jeu les commandeurs politiciens par leurs demandes réitérées de subventions, de frais de séjours à l’étranger, de billets d’avions, de dépenses somptuaires.
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