La carte présentée cette semaine est centrée sur la Guadeloupe, située aux Antilles.

« Nous avons identifié sur notre carte les risques littoraux, qu’il s’agisse d’érosion des côtes ou bien de submersion. Et on constate qu’aucune des façades n’est épargnée », explique Delphine Papin, cartographe au Monde.

Sur Basse-Terre, des falaises s’effondrent sous la puissance de la mer et emportent avec elles des habitations.

A Saint-François, sur Grande-Terre, sur la plage des Raisins clairs, l’érosion a même exhumé un cimetière inconnu, datant de l’époque coloniale…

Delphine Papin souligne : « Et la situation va encore s’aggraver dans les prochaines décennies en raison de l’élévation du niveau de la mer et de la probable intensification des ouragans. L’archipel devrait connaître des cyclones plus intenses, avec des vagues plus hautes et plus fortes ».

Et les dommages risquent d’être plus importants car les barrières naturelles des sept îles guadeloupéennes − comme les coraux ou les mangroves − sont pour partie détruites ou fortement dégradées.

Comment la Guadeloupe s’adapte-t-elle pour faire face à ces bouleversements en cours ?

Delphine Papin détaille : « D’abord, il y a les solutions d’ingénierie lourde, comme les digues, murs ou enrochements. Ce sont les solutions auxquelles on pense de prime abord, mais qui ont des limites et ne sont pas utiles partout. Ces ouvrages sont souvent mal conçus, sous-dimensionnés, pour être efficaces. Et parfois même, ils sont facteurs d’érosion ».

Mais dans certains endroits, on commence aussi à relocaliser les populations… Dans plusieurs rues de Point-à-Pitre, les bâtiments ont aussi été surélevés et sont désormais accessibles par une marche.

Il y a ensuite une autre forme d’adaptation, qui privilégie ce qu’on appelle les solutions fondées sur la nature. Il s’agit de lutter contre l’érosion côtière et la submersion marine, notamment en restaurant la végétation littorale, les coraux et les mangroves.