L’ILE… DE LA TENTATION
La Guadeloupe veut s‘agrandir de 90 000 km² en revendiquant l ‘île d’Aves. Tout au contraire, une île au large du Mexique s’est volatilisée. Elle aurait été dynamitée par la CIA !
L’existence de l’île mexicaine de Bermeja est attestée de 1864 à 1946 par plusieurs documents et publications et ses coordonnées sont données avec précision ( 22° 33 N et 91°22 W ).
Ce récif corallien appartient au Mexique depuis le XVIème siècle.
Signalé de longue date sur toutes les cartes marines, il était redouté par les navigateurs qui craignaient d’y briser leur navire.
Or, en 1997, lorsque débutent les négociations entre le Mexique et les Etats-Unis pour fixer le partage de leurs eaux territoriales, une expédition militaire mexicaine en constate la disparition.
Fait encore plus troublant, le tracé donne aux Etats-Unis la majeure partie de l’immense gisement pétrolier offshore de Hoyo de Dona estimé à 22 milliards de barils (si Bermeja avait existé, ce gisement serait mexicain). C’est l’un des gisements pétroliers les plus importants au monde.
Plusieurs autres faits troublants ont relancé la polémique : mort suspecte une année plus tard du sénateur José Angel Conchello qui accusait les autorités de l’époque de corruption, « dans un étrange accident « et promotion au grade d’amiral du chef de l’expédition de 1997, Nestor Yee Amador devenu l’un des plus hauts responsables de la marine mexicaine.
Pour les élus mexicains, l’île se trouverait aujourd’hui entre 40 et 50 mètres sous la surface de la mer, et cette immersion pourrait avoir été provoquée par l’homme.
L’hypothèse d’un effondrement du plateau continental ne peut être prise en compte, car aucun appareil n’a jamais enregistré la moindre secousse tellurique.
Cela nous amène à nous poser la question suivante.. Si un gisement pétrolier était découvert à proximité de l’île d’Aves, la Guadeloupe dynamiterait-elle cette dernière ?
En tout cas, le CIPPA * entend dénoncer le traité de délimitation maritime n° 21969 signé à Caracas, le 17 juillet 1980, entre le gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République du Venezuela. Il demande à la France de déposer une demande d’extension du plateau continental à l’ouest de la Guadeloupe, dans la mer des Caraïbes.
En effet, selon lui, ce traité n’est pas compatible avec la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, signée à Montego Bay le 10 décembre 1982.
Cette convention est entrée en vigueur le 16 novembre 1994 après ratification par la Communauté européenne 12 septembre 2015.
D’après l’article 57 de cette convention internationale, la ZEE ( zone économique exclusive ) est la zone située au-delà de la mer territoriale et adjacente à celle-ci sur une distance maximum de 200 milles marins, soit 370 kilomètres à partir des côtes.
Pour Alain Plaisir, quand on regarde la situation de la Guadeloupe, elle s’étend vers l’Est sur 370 kilomètres, mais elle est limitée vers l’Ouest, parce que l’île d »Aves qui est située à l’intérieur de la ZEE de la Guadeloupe appartient au Venezuela suite à une convention signée avec la France.
L’île d’Aves située à 125 milles à l’ouest de la Guadeloupe fait bien partie de sa zone économique exclusive. L’île d’Aves ne peut pas (sauf conquête militaire) appartenir au Venezuela par rapport auquel elle est située à plus de 200 milles.
Selon le CIPPA, la ZEE de la Guadeloupe qui est actuellement d’environ 90 000 km²2 pourrait doubler en y incluant l’île d’Aves.
C’est donc une des propositions de ce parti politique, qu’il nous a semblé judicieux de mettre en exergue, puisqu’on fait référence très souvent au manque d’imagination de nos partis.
« La isla de Aves », « l’île aux oiseaux » est un banc de sable de 375m de long, sur 15 à 50 m de large et 3 mètres d’altitude maximum, reposant sur un socle corallien. Hors de toutes les routes maritimes et fréquentées et très éloignées des autres îles ( 200 Km de la Guadeloupe, 230 Km de la Dominique) et … 550 Km du Venezuela dont il est une dépendance fédérale il n’offre même pas un mouillage sûr. En 1980, l’ouragan Allen l’a submergé et divisé l’île en deux ; mais elle s’est réunifiée par la suite. Lieu de repos et de reproduction pour diverses espèces d’oiseaux marins et pour les tortues vertes, elle’ ne porte aucun habitant permanent et très peu de végétation. Le Venezuela y entretient une petite garnison d’une douzaine d’hommes. »
Ce minuscule ilot a justifié l’extension démesurée jusqu’au large de la Guadeloupe de la ZEE du Venezuela. (avec l’aval de la France, des Pays-Bas et des Etats-Unis), au détriment de la Guadeloupe donc, mais aussi de la Dominique- Saint-Vincent-Sainte-Lucie- Saint Kitts et Nevis- Antigua et Barbuda.
Dans le même registre, on peut citer le cas colombien : le contrôle de l’archipel de San Andres et Providencia, au large de la côte nicaraguayenne, et de quelques rochers, inhabités, isolés et éloignés, autorise la Colombie à s’octroyer une immense ZEE, qui s’avance très loin au cœur de la Caraïbe.
* Comité d’initiative pour un projet alternatif présidé par Alain PLAISIR
Sources : L’espace des Caraïbes : Structure et enjeux économiques au début des années 2000 , annexe 3, cahiers Antilles-Guyane
Le Point du 11/12/2008
Le Figaro du 02/12/2008
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