L’ ANGE EXTERMINATEUR EN GUADELOUPE
En attendant le grand soir, l’Ange exterminateur se fait la main.
D’angélique, il n’a rien : il est humain, très humain, » Un Ti Mal » définitivement humain et guadeloupéen. « On boss gwada » quoi.
L’Ange fourbit ses armes et parcourt la Guadeloupe d’un point à l’autre, semant à profusion le désespoir, la terreur et l’anéantissement. Les scooters ont été une aubaine pour lui : il peut, grâce à eux, exterminer plus, plus vite, et éventuellement à moindre coût.
Jour après jour, l’Ange exterminateur extermine. Pour la première fois, il embrase la Guadeloupe entière et laboure la chair humaine à travers tout l’archipel. Il parle à l’oreille de ses émules qui tirent de lui leur puissance croissante. Il est à la prison de Baie- Mahault, commandant en chef des malfrats. Les braises de 2009 sont encore chaudes : il n’a qu’à les attiser pour réenflammer le pont de la Boucan. Et 2024 ne marque pas le terme de son ouvrage. L’Ange chevauche sa monture à Marie-Galante, à Riviére des Pères. Il boute le feu au collége de Baie-Mahault où s’éteignent peut-etre les derniers diplômés guadeloupéens, puisqu’il a brûlé l’établissement.
L’Ange gagne en vitesse, en mobilité, en efficacité, en inventivité : il ne sait plus où donner de la tête. Dans une rue Frébault laissée à l’abandon, il utilise des tracto-pelles pour s’offrir des chaînes en or.
Mais l’Ange exterminateur est fatigué. Il a besoin de se reposer.
Il lit Emmelie Prophéte, » les Villages de Dieu ».
« Les femmes frappaient leurs enfants, leurs maris les frappaient, les petits se cognaient dessus, les voisins s’en mettaient plein la g… au moindre prétexte; des cris sortaient de partout ».
L’Ange, sérieux comme un pape, se croise les bras et se contente de regarder. Il doit prendre le contrôle des gangs. Connecté en permanence avec ceux de Marseille, il envoie ses émissaires dans les villes de Province. Et ce n’est pas la voix de Kaslah que l’on entend monter d’un bando mais plutot celui d’un AK-47.
Il est Cannibale 2.0, le héros d’Emilie Prophéte du bidonville haïtien. Comme lui, des hommes du crime se croisent les bras et se contentent de regarder d’un œil satisfait les courbes de la violence et des meurtres, pour asseoir leur puissance en Guadeloupe.
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