JE SUIS DOMIEN… C’EST-A-DIRE RIEN !!!
Nous avons trois questions à nous poser. Qu’est-ce que la communauté domienne ? Pour nous originaires, TOUT ! Pour les autres, RIEN !
Qu’a-t-elle été jusque là dans l’ordre politique ? RIEN !
Que demande-t-elle ? A y devenir quelque chose !
La communauté domienne n’a pas eu jusqu’à présent de vrais représentants. Ainsi ses droits politiques sont nuls. Nous examinerons les moyens que l’on a essayés, et ceux que l’on doit prendre afin que la communauté domienne devienne quelque chose.
Il suffit de retoucher quelque peu le pamphlet de l’Abbé Sieyès paru avant la réunion des États généraux à la veille de la Révolution Française, pour encore une fois, nourrir quelque inquiétude sur la capacité de nos élus (ou leur volonté ?) de transformer radicalement nos territoires à l’agonie. La gravure « J’suis du Tiers-Etat » parue à cette époque met plaisamment en scène la satisfaction d’un savetier d’appartenir à un ordre dont l’existence politique est enfin reconnue. Il y trouve motif à une joyeuse libation et brandit verre et bouteille.
De même, les discours politiques construits pour la communauté domienne, font état systématiquement de l’importance maritime, stratégique, écologique, (biodiversité), culturelle de ces territoires – la France ne serait pas une grande puissance mondiale sans ces derniers-, de la chaleur et des rires de leurs habitants et de ceux résidant dans l’hexagone.
Dans cette campagne présidentielle lamentable, le passage aux stands des outre-mer sera ponctué encore une fois par la dégustation des produits, si possible alcoolisés, et par le crépitement des flashes mettant en lumière cette joie de vivre. Pour le déplacement des candidats dans l’Outre-mer, Fillon dansera à la Réunion, Macron dans un chanté Noël en Guadeloupe et Marine Le Pen humera les produits tropicaux sur le marché de Cayenne. La communauté domienne serait constituée par une avalanche de gosiers, ou de sportifs courant plus vite que leur ombre.
Une fois sortis de ce cadre, les argumentaires politiques laudateurs, identiques et soporifiques, seront très vite remplacés par des messages condescendants et même comminatoires.
Il sera alors affirmé que dans cette communauté, il est des individus, en trop grand nombre, que les infirmités, l’incapacité, une paresse incurable ou le torrent des mauvaises mœurs rendent étrangers aux travaux de la société. Que les hommes de cette communauté paraissent s’être fait greffer une paire de testicules à la place du cerveau, que l’Outre-mer est une zone de mendicité privilégiée, que c’est par la sélection naturelle des talents que les membres de cette communauté sont réduits à des corvées et besognes de troisième ordre.
Notre véritable adversaire n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti…
Mais l’autre (citoyen hexagonal) ne peut être notre adversaire.
Notre véritable adversaire n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera jamais élu, et pourtant il gouverne.
Notre adversaire c’est l’énième marina que l’on construira dans les DOM, notre adversaire c’est l’emploi d’assistant parlementaire réservé à la fille ou au neveu du député ou sénateur ultra-marin, notre adversaire c’est l’implantation de fast-foods jouxtant les méga centres commerciaux en Outre-mer ( voir sur 97Land l’article du 28 février 2017 du Docteur Marie-Antoinette SEJEAN qui se dit scandalisée par l’installation d’immenses fast-foods avec la complicité de nos politiques), notre adversaire c’est l’illettrisme, notre adversaire c’est la mort programmée du peuple amérindien en Guyane, notre adversaire ce sont les détournements de fonds pratiqués dans nos collectivités et dans nos mairies, notre adversaire c’est l’absence totale de relais entre ces territoires ultra-marins et l’Hexagone.
Un jeune guyanais stagiaire de l’Administration pénitentiaire a failli mourir de froid, couché dans la neige, parce qu’il est arrivé de nuit devant le centre pénitentiaire, et qu’il aurait eu du mal à décliner par téléphone son identité, au surveillant de garde.
Notre adversaire ce sont tous ceux qui prennent de haut les associations d’entraide, les structures représentatives des communautés d’outre-mer, les jugeant misérabilistes !
Alors que des étudiants ultra-marins toujours plus nombreux doivent être hospitalisés, soit pour des problèmes psychiatriques, soit parce que tout simplement ils ne mangent pas à leur faim, alors que notre communauté est composée dans sa grande majorité dans l’Hexagone de petites gens qui tirent le diable par la queue.
Notre véritable adversaire, c’est nous-mêmes, quand en tant que fonctionnaire ou cadre résidant en Outre-mer, on n’a même pas la décence de reconnaître qu’on bénéficie d’un train de vie hors de proportion avec ses homologues de l’Hexagone. Mais la roue tourne, et ces mêmes fonctionnaires si satisfaits d’eux-mêmes, se mordront les doigts, quand leur progéniture sera confrontée à l’impitoyable réalité du parcours professionnel en Région parisienne ou ailleurs.
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