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HENRIETTE SILIADIN, ESCLAVE EN FRANCE

«La traite des êtres humains en France est une réalité méconnue», indique la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH). Pourtant, «loin des idées reçues, l’esclavage moderne existe dans notre pays, de même que le travail forcé de personnes vulnérables, et que nombre d’enfants et d’adolescents sont contraints à mendier ou à voler».

escla ONE

Je n’avais jamais le droit de m’asseoir quand j’étais fatiguée, je n’avais jamais de jour de congé. Je ne pouvais jamais prendre de douche chaude, je dormais par terre.

Quand j’essayais de me rebeller, Aminata me disait que si je parlais, personne ne me croirait jamais, que je serais renvoyée chez moi avec les menottes aux mains comme une criminelle.

Elle travaille sept jours sur sept et environ 15 heures par jour.

Henriette avait 14 ans quand on lui a proposé de quitter le TOGO pour rejoindre la France. Une amie de son père, Simone, avait proposé de l’héberger à Paris et de l’inscrire au collège contre des petits travaux d’aide à la maison.

Dès son arrivée, elle a déchanté. Simone «  hébergeait » une autre jeune fille également réduite en esclavage. Son passeport a été confisqué.

esclavage moderne

Elles devaient s’occuper de tout dans la maison, le ménage, le repassage, et aider le couple dans ses magasins textiles. Elle suppliait Simone de pouvoir appeler ses parents, mais cette dernière ne la laissait jamais leur dire la vérité sur sa situation, prétendant qu’elle était capricieuse, insupportable.

Après six mois, Simone l’a « vendue » à une de ses amies, Aminata. Elle devait rester 4 ans dans un duplex du XVI ème arrondissement de Paris, où elle est maintenue en servitude, chargée des tâches ménagères et de la garde des enfants.

Le pire est qu’il s’agit de «  notables à la réputation humaniste », Vincent BARDET, et Aminata son épouse, ce premier fils du fondateur des Editions du Seuil, et directeur de la collection «  Points Sagesses » au Seuil.

Henriette SILIADIN était arrivée en France en 1994. Elle sera libérée par la police en 1998. Après une longue bataille judiciaire, elle parviendra à faire condamner le couple BARDET à des dommages-intérêts. Elle sera la première en France a avoir osé porter plainte contre ceux qui la réduisaient en esclavage.

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Théo LESCRUTATEUR

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