Guadeloupe : Entre visites ministérielles et conflits sociaux.
En Guadeloupe, c’est comme aux Galeries Lafayette, il se passe toujours quelque chose. Depuis quelques temps les visites ministérielles se succèdent à une vitesse effrénée. C’est d’abord Bernard Cazeneuve qui a donné le ton, rapidement suivi d’Ericka Bareigts, elle-même suivie de très près par madame Loi Travail, El Khomri.
Pourquoi faisons-nous l’objet de tant d’attentions ? Est-ce l’élection présidentielle à venir qui suscite autant d’intérêt pour notre région ? Personne ne le dit à voix haute, mais personne n’est dupe. Pourtant, le vrai ballet de ceux qui pensent avoir un destin national ne va certainement pas tarder à se mettre en branle. L’outre-mer n’a que peu d’intérêt pour certains, mais une voix c’est une voix, alors en ces temps d’incertitude électorale, personne ne voudrait perdre ne serait-ce qu’une voix.
Ceci dit, la Guadeloupe à ses particularités qu’aucune visite ministérielle ne saurait détourner de leur cours. On a assisté ces temps-ci à quelques grèves et blocages d’axes routiers qui ont considérablement perturbé le trafic routier, contraignant les usagers à rester chez eux. A Capesterre Belle-eau, au niveau du carrefour de la kassaverie, les personnes privées d’eau dans leur robinet ont fait entendre leur voix, martelant qu’elles ne comprennent pas que, Capesterre lieu de captage pour une grande partie de la Guadeloupe puisse manquer d’eau. Il ne s’agit pas de petites coupures de quelques heures, mais des coupures récurrentes pouvent durer plusieurs jours. C’est un problème récurent depuis des lustres et personne ne semble avoir de solution pour y remédier.
Au niveau du pont de la Boucan à Sainte-Rose, lieu incontournable du Nord Basse-Terre pour la classe ouvrière de mener combat afin de faire aboutir leurs revendications, cette semaine cela n’a pas raté. Le pont fut bloqué dans les deux sens entrainant des embouteillages monstres au grand désespoir des usagers qui dans ce cas précis furent tout simplement pris en otage. Mais les grévistes ont toujours la parade pour dissuader les automobilistes de rouspéter. « Si une grève ne dérange personne, autant ne pas la faire, ou la faire sur un terrain de football ».
Bien sûr cette semaine il y a eu quelques braquages, des viols, et toujours le problèm des transports qui comme ceux de l’eau sont loin d’être en voie de connaitre un épilogue. Mais où la situation semble être la plus corsée c’est à Basse-Terre. La chef d’édilité semble-t-il est en pleine tourmente. La ville est selon les médias largement endettée et trouver l’argent sous les sabots d’un cheval pour éponger les différentes dettes de la ville ne semble pas possible. De plus, la ville est quadrillée d’horodateurs et pas une seule place gratuite n’existe. L’immense parking du boulevard maritime qui a déjà fait couler tant d’encre, d’une part parce qu’il détériore le paysage et d’autre part au vu des prix pratiqués qui sont de nature à mettre les usagers en colère et à ne pas l’utiliser, n’arrange pas les choses. Et pourtant, la ville comptait bien sur cette manne provenant du prix des stationnent pour redorer son blason financier.
Marie-Luce n’est pas Lucette et elle semble bien être dans la tourmente. Elle a en ce moment fort à faire avec le personnel de la mairie qui mène une fronde musclée à son encontre, se soldant par des blocages de la mairie et l’empêchement des usagers d’avoir accès aux différents services de la maison du peuple. La Guadeloupe qui avance, c’est peut-être cela.
Hugues Pagesy
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