Gourbeyre : Le futur Centre commercial de Valkanaers est-il mort et enterré ?
Annoncé comme une solution pour résorber le chômage dans le secteur du Sud Basse-Terre avec la création de 250 emplois, le centre commercial devant s’ériger à Valkanaers est semble-t-il compromis.
Beaucoup d’incertitudes planent sur ce projet et beaucoup de responsables politiques et professionnels montent au créneau pour dénoncer selon eux un projet hasardeux créateur de nuisances et cause probable d’une montée de la délinquance dans un secteur qui est encore relativement épargné. Et ce sont des élus et des socioprofessionnels qui portent la fronde contre ce projet, sans visiblement connaître le dossier en profondeur.
Parmi les principaux fossoyeurs de ce projet, madame Hélène Vainqueur Christophe maire de Trois-Rivières qui déclara lors de la présentation de ses vœux à sa population : « qu’elle luttera de toutes ses forces pour que ce projet ne voit jamais le jour », car selon elle, il en va de la survie des commerçants de sa commune. » N’avait-elle pas autre chose à dire le jour de la présentation de ses vœux à sa population que de faire de l’ingérence dans les affaires de la commune de Gourbeyre ? Sous prétexte que la construction de ce centre commercial fera de l’ombre à ses commerçants, elle voudrait priver Gourbeyre d’une opportunité de voir baisser son taux de chômage. C’est étrange pour une élue.
Autre son de cloche encore plus virulent que celui de l’édile de Trois-Rivières, celui de la présidente de l’association des commerçants de Basse-Terre qui évoque des raisons tout à fait farfelues pour justifier sa désapprobation face au projet de Gourbeyre.
D’abord elle annonce que le terrain est classé bleu foncé donc inondable et non constructible, or le collège Richard Samuel, ainsi que le magasin But et l’établissement Intersport y sont construits de même que le terrain de football. C’est donc de la démagogie pure et simple de sa part. Il est vrai que le secteur a connu par le passé quelques montées des eaux, mais depuis le nécessaire a été fait et l’irrigation fonctionne parfaitement bien. Autre grief selon elle contre la création de ce centre commercial de 18 000 m² sur deux niveaux, l’augmentation de la circulation qui deviendrait un fort handicap si jamais la population devait avoir à quitter la zone en cas d’éruption de la Soufrière. Il s’agit selon elle de la seule voie de dégagement du secteur vers des zones abritées. Une affirmation qui ne tient pas la route et qui selon toute vraisemblance est un effet de manche afin de rallier à sa cause quelques personnes aussi mal informées qu’elle. Car d’abord, la Soufrière n’est pas en éruption tous les jours, (la dernière évacuation a eu lieu en 1976) et d’autre part les moyens modernes de surveillance de la montagne sont capables de déceler à l’avance toute éruption probable et de mettre ainsi la population à l’abri.
Encore une fois, sous prétexte que les commerçants de Basse-Terre souffriront de cette implantation à Gourbeyre, on s’attaque à une commune qui pour beaucoup à déjà trop de structures importantes sur son territoire (l’ARS, les Archives départementales, l’Observatoire volcanologique). Quand on n’a pas de projet, il est vrai que de s’attaquer à ceux des autres est un exercice aisé. Mais la population de Gourbeyre n’est pas dupe de ces coups fourrés qui n’ont pour seul objet : faire de la commune une ville dortoir ou rien ne se passe.
Ce centre commercial à mettre à l’actif du groupe Hayot, va-t-il mettre le feu aux poudres ?
En tout cas dans cette affaire qui agite le Sud Basse-Terre ou la hache de guerre est sur le point d’être déterrée, tout le monde apprécie la sagesse du maire de Gourbeyre qui analyse la situation avec une grande lucidité et soutenu en grande partie par la population.
Hugues PAGESY
2 Comments
Le rédacteur de l’article sur la mort programmée du centre commercial de Valkanaers à Gourbeyre, en Guadeloupe, laisse manifestement apparaître sa méconnaissance des enjeux économiques et sociétaux relatifs à l’implantation d’une telle structure.
La France est le pays d’Europe où s’ouvrent le plus de ces mini-villes faites d’escalators et de galeries marchandes. Dans cette course effrénée, la France devance tous les autres pays.
Aux Etats-Unis, la disparition des mythiques malls, ces centres commerciaux géants, est éloquente.
Depuis 2008, aucun shopping-mail de ce type n’a été créé aux Etats-Unis, et une trentaine de centres a déjà mis la clef sous la porte. Bien mieux, certains experts estiment que la moitié de tous les centres commerciaux présents aux Etats-Unis vont disparaître d’ici 20 ans.
Pourquoi en période de recul du pouvoir d’achat, et de baisse de leur fréquentation, ces centres se multiplient-ils en France ?
Les promoteurs français ont une logique de cavalerie à la Madoff. Ils ouvrent de nouveaux centres commerciaux en espérant que l’ancien renfloue le crédit, et ainsi de suite. Sauf que cette bulle spéculative va exploser très prochainement.
L’implantation en Guadeloupe, de méga-centres commerciaux ne repose donc sur aucune logique commerciale.
Par ailleurs, les centres commerciaux ne savent plus quelles stratégies développer pour s’aligner en termes de prix et de choix sur le commerce électronique. Leur seul levier consistera à écraser les frais de personnel. L’emploi local, cet argument en trompe-l’oeil, se réduira comme peau de chagrin. De même, l’essentiel des postes proposés concerne des emplois de vendeurs, d’employés polyvalents de restauration, d’employés de sécurité et de nettoyage, pour la plupart payés à 70 % de temps plein.
L’article laudateur pour le maire de Gourbeyre nous fait sourire, et ressemble à une tentative désespérée pour que la manne providentielle espérée, en termes de recettes fiscales, de communication politique, et « d’attractivité du territoire », ne soit pas qu’un rêve fou.
La commune de Gourbeyre a t-elle besoin de cet OVNI, au centre de la vie de chacun, prêt à résoudre tous les problèmes ?
Car rien ne pourra être obtenu sans lui, et cette loi s’étendra à tout ce qui est de l’ordre des valeurs.
Souhaitons-nous mettre en jeu la vie même, ( nature, préservation de modes de vie ) au prix de la croissance indéfinie, et de notre longue agonie chlordéconée et mercantilisée ?
Emmanuel CARMET
Méconnaissance vous avez dit ? En effet je reconnais humblement que vouloir comparer les États-Unis à la Guadeloupe c’est de la connaissance.