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Gosier : Premiers couacs pour Cédric Cornet

Alors qu’il avait basé toute sa campagne sur le bénévolat, voila que l’on se rend compte qu’il n’en est pas exactement ainsi. Bien sûr, Cédric Cornet a renoncé à ses indemnités de maire ainsi que ses adjoints et ses conseillers. Sur ce point-là, on ne peut lui adresser aucun grief. Pourtant, si certains considèrent qu’il peut faire ce qu’il veut dans sa commune, d’autres n’hésitent pas à dire que, ce qu’il donne de la main droite, il le reprend de la main gauche.

Parmi ceux-là, Christian Baptiste, maire de Saint-Anne, et membre de la CARL. S’il dit ne vouloir faire aucune ingérence dans les affaires du Gosier, au niveau de la Communauté d’Agglomération de la Riviera du Levant par contre, il fait entendre sa voix pour dénoncer une attitude qui lui semble insincère de la part du président de la communauté Cédric Cornet.

Que s’est-il passé pour que le fougueux élu du Gosier soit encore sous les feux des projecteurs ?

D’abord il fait voter par sa municipalité des frais de représentation à hauteur de 20 000 euros par an, ce qui représente pour sa mandature la coquette somme de 120 000 euros. Le maire explique que pour une ville comme le Gosier, ces frais sont bien réels et que s’il n’avait pas procédé de cette façon, il aurait eu à sa charge cette dépense. Pour arrondir les angles, il avance que ce n’est que sur présentation de factures détaillées qu’un éventuel remboursement sera opéré. Difficile de voir de la malhonnêteté dans cette affirmation, d’autant qu’on ne peut accuser le maire d’utiliser cet argent à son profit, étant tout juste au début de son mandat. Donc, si procès d’intention il doit y avoir, il n’est pas à l’ordre du jour. Sauf que des membres de la majorité municipale ont préféré s’abstenir plutôt que de voter en sa faveur. S’agit-il là d’une fêlure dans un système qui jusqu’ici était imperméable, ou un simple avertissement à prendre en compte ?

Les choses auraient pu s’arrêter là, mais Cédric Cornet président de la CARL, dont le salaire mensuel est de 4 700 euros, (plus de 338 000 euros pour la mandature) là encore a fait voter des frais de représentations à hauteur de 30 000 euros par année, soit 180 000 euros pour la mandature. Pour Christian, l’outrecuidance de son président est intolérable. Il est donc monté au créneau pour dénoncer ce qu’il considère comme un abus de pouvoir.

En Guadeloupe, et l’histoire nous donne raison tous les jours, dès que l’on parle d’argent et sans qu’on ait la moindre certitude, les choses deviennent suspectes. Nous en avons ici une preuve flagrante puisque, les frais de représentations du Gosier, de la CARL et les indemnités du président de la CARL se chiffrent à plus de 700 000 euros pour la mandature. Malheureusement, envers et contre tout, les gens ne retiendront que ce chiffre vertigineux et chercheront toujours à savoir qui en a profité.

Un conseil municipal bénévole peut être un palliatif pour assainir ou faire baiser des dettes qui plombent les finances d’une ville, mais ne peut être une solution salutaire et durable. De plus, certains élus d’autres communes l’affirment, cela peut fortement diminuer l’engagement de ceux en responsabilité et il est bien difficile de mettre cette hypothèse en doute.

Alors, Cédric Cornet en fait-il trop, ou est-il la cible d’un acharnement qui n’a pour but que de le faire tomber ? La réponse se trouve certainement à la croisée de ces deux hypothèses.

En analysant le parcours du chef d’édilité du Gosier, on observe qu’il est en dents de scie. Cela est peut-être dû au caractère même du jeune homme, dont le franc-parler ne lui attire pas que des amitiés dans une classe politique où le Dieu des vainqueurs devient vite le Diable des vaincus. Certains disent qu’il va trop vite et surtout de réussir là ou ils ont échoué. D’autres l’accusent de bénéficier d’un état de grâce, né d’une histoire passée, mais qui lui colle toujours à la peau.

Cédric Cornet veut certainement faire mieux que les autres, mais sa méthode est-elle crédible ? Ses idées ne sont pas toutes dénuées de bon sens. Il a le sens de la polémique et de la rhétorique. Il fait aussi preuve d’un certain courage qui porte ses fruits d’ailleurs, puisqu’il a atteint les deux premiers paliers de son ascension politique momentanée. Nul doute qu’aujourd’hui il aspire à d’autres desseins. Mais il sait sans doute aussi, qu’en politique les amis n’existent pas. Depuis quelque temps, ceux qu’il considérait comme ses amis sont devenus tout simplement des alliés, une formule qui veut dire ce qu’elle veut dire.

La politique, même si on a le sentiment d’être soutenu par une grande majorité, fluctue en fonction de beaucoup de paramètres, et un maire doit pouvoir s’adapter à toutes sortes de situations. Cela s’appelle de la stratégie. Mais celle-ci ne doit pas se construire sur la place publique et il n’est pas nécessaire de dévoiler ses plans avant qu’on ait la certitude qu’ils soient réalisables.

Sans vouloir donner des conseils au maire du Gosier, il serait opportun pour lui, d’éviter de croire que l’omniprésence sur les médias ne peut avoir que des retombées positives. Il faut parfois se faire oublier afin de travailler en toute sérénité. Et quand des membres de la  majorité commencent à contester les choix du chef, ce n’est jamais de bon augure. Les peaux de bananes, surtout en Guadeloupe sont devenues pour certains armes fatales.

 

Luc Bernardini

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