Cela fait quelque temps qu’on le savait luttant courageusement contre la maladie. Et la nouvelle que l’on redoutait nous est parvenue en ce mercredi : Gabriel Gallion s’est éteint.

Sa derniere visite à Paris en 2012 @AlfredJocksan

Nous l’avons connu alors qu’il démarrait sa carrière de correspondant à Paris pour le journal France-Antilles. Après des années de pratique, le monde ultramarin n’avait plus de secrets pour lui. Et si le journaliste savait, muni de sa plume narrer les tribulations de nos politiques gardant sa neutralité, il ne manquait pas en privé de revenir sur l’affaire et exposer ses idées. Rententissaient alors des tchip et des ‘n’importe quoi’ adressés aux ministres, deputés, senateurs, maires concernés et une explication de textes détaillée des tenants et aboutissants du feuilleton en cours.

Nous nous souviendrons de sa silhouette, cigarette à la bouche, nous guettant à la sortie du métro Max Dormoy, ayant toujours un milan d’avance sur tout le monde, de conversations jusqu’à pas d’heure sur la Martinique. Il était rare qu’une conversation sportive ne dévie sur le tour des yoles au grand désespoir de certains d’entre nous.

@AlfredJocksan

Sous des aspects bourrus, il était le premier à « mettre à la fête » les autres. Il évoquait ensuite son espoir de retour au pays. Puis un jour de 2007, ce fut chose faite. Notre histoire commune s’est arrêtée là. Nous le suivions désormais à travers ses ecrits.

A 61 ans, Gabriel Gallion voit sa ligne de vie interrompue. Il emporte avec lui un savoir faire, une maniere d’etre, une rigueur teintėe d’insouciance…

Avec Gallion (bizarre que nous ne l’avons jamais appelé autrement), le journalisme aux Antilles perd un de ses plus acharnés defenseurs. Laissons le voguer désormais au large de la pointe Faula en souvenir d’une soirée autour de bons crus de rhum où ses écrits rendaient grâce à ce lieu.