FOOTBALLEUSE, MISS, MANNEQUIN ET CONDAMNEE A MORT ?
Juliana Lopez Sarrazola, colombienne, est mannequin vedette, présentatrice de télé et footballeuse professionnelle.
On voudrait que ces jeunes femmes que nous admirons aient toutes les « qualités » morales et personnelles. Qu’elles soient belles, intelligentes, généreuses, sensibles, nobles, gracieuses, pulpeuses avec des qualités physiques hors normes !
Ne leur demande-t-on pas trop ? Jusqu’à l’irréparable ? Juliana a-t-elle été grisée, voulant toujours se rapprocher chaque jour du soleil, et en oubliant les interdits ?
Juliana a participé à divers concours de Miss, (elle était d’ailleurs la candidate colombienne à Miss Monde 2015 ), quand elle a été arrêtée le 18 juillet 2015 pour trafic de drogue à l’aéroport international de Canton- Baiyun, en Chine. De la cocaïne était cachée dans son ordinateur portable. Elle a été repérée et immédiatement privée de liberté.
La joueuse de 22 ans qui évolue dans le club de Las DIVAS à Medellin, se rendait en Chine pour trouver des accessoires pour sa boutique de mode. Elle pourrait être lourdement sanctionnée.
Il faut savoir que dans l’empire du Milieu, le trafic de drogue est un crime d’une gravité exceptionnelle, passible d’une peine de prison à perpétuité et même de la peine de mort.
« Mon cœur me dit qu’elle n’est pas coupable. C’est une battante… J’ai espoir quelle soit innocente et que tout va être réglé ! » a déclaré l’entraîneur de football de Juliana Lopez, Alejandro Duque au magazine El Tiempo.
Il convient de noter que 90 citoyens d’origine colombienne sont actuellement détenus en Chine pour des crimes liés à la drogue dont 12 condamnés à mort.
Petit rappel historique : On a du mal à le croire, mais le football féminin a connu son âge d’or au début des années 1920. Les femmes ont joué au football en Angleterre et en Ecosse depuis la fin du XIX ème siècle. De nombreux matches dont certains attirent de 4000 à 5000 spectateurs sont recensés la même année.
Les clubs parisiens mettent en place le premier championnat juste après la Première Guerre mondiale. Le 30 septembre 1917, se tient le premier match de football féminin disputé en France. Les recettes sont telles que les joueuses sont rémunérées via la pratique de l’amateurisme marron ( fait de rémunérer illégalement un sportif officiellement amateur ).
Des sélections nationales se forment. Les Anglaises jouent un match devant 53 000 spectateurs à Goodison Park, le 26 décembre 1920. Pourtant, les détracteurs du football féminin ont mené une guerre d’usure, comme Henri Desgrange en 1925 « Que les jeunes filles fassent du sport entre elles, dans un terrain rigoureusement clos, inaccessible au public, oui d’accord. Mais qu’elles se donnent en spectacle , à certains jours de fêtes, où sera convié le public, qu’elles osent même courir après un ballon dans une prairie qui n’est pas entourée de murs épais, voilà qui est intolérable », jusqu’ à ce que le régime de Vichy, pourtant favorable au sport féminin déclare que la pratique du football en France était « interdit(e) rigoureusement » (source Wikipedia).
Tout cela est bien derrière nous. Les sites consacrés au football féminin se multiplient. On a parlé de football pratiqué par les dames, mais pas que pour les dames. Le football féminin prend de plus en plus d’ ampleur avec des compétitions de plus en plus médiatisées. Et les femmes de l’Outre-mer ne sont pas en reste.
Que nos compatriotes se rappellent toutefois qu’elles ne doivent pas être ces sportifs « élevés en batterie comme des chevaux de course et d’ailleurs dopés comme eux… ( avec pour résultat )… des humanoïdes déshumanisés, appareillés par différentes prothèses technologiques, chimiques, biologiques, psychologiques… Car l’athlète est déjà en lui-même un être qui possède un organe hypertrophié qui transforme son corps en siège et source exclusifs d’un jeu continuel : l’athlète est un monstre, il est L’HOMME QUI RIT, la geisha au pied comprimé et atrophié, vouée à devenir l’instrument d’autrui ».
Effectivement si on n’y prend garde, « Qu’importent les violences, le dopage, la corruption, la mercantilisation généralisée, pourvu que soient préservés le chavirement des sens, l’ivresse, l’extase, la ferveur et l’obnubilation des « on a gagné ». » Jean-Marie Brohm dans « La tyrannie sportive ; théorie critique d’un opium du peuple », Ed. Beauchesne.
Mais l’exemple de deux cadres domiennes de l’équipe de France féminine de football a de quoi nous rassurer, tant leur parcours est exemplaire.
Il est inadmissible que nous ne les mettions pas plus en valeur.
La guadeloupéenne, Laura Georges, avec plus de 160 sélections, est un des cadres de l’équipe de France féminine. Elle a participé en 2015, au Canada, à sa 3ème Coupe du Monde. Elle a formé avec Wendie Renard la charnière centrale de l’équipe de France durant toute la compétition qui se termine, pour la sélection française, le 26 juin 2015, en quart de finale contre l’Allemagne ( 1 à1, t.a.b :6-5 )
Le 14 mai 2015, elle a participé à la finale de la Ligue des champions avec son club du Paris St Germain contre Francfort. Le PSG a été battu 2 à 1 à la dernière minute.
La martiniquaise Wendie Renard, compte 66 sélections en Equipe de France.
Elle a remporté la ligue des champions 2011 et 2012 avec son club l’Olympique lyonnais et fait partie du 1er 11 mondial 2015 féminin choisi par le syndicat des joueurs professionnels le 18 février dernier.
En attendant, Mesdames, de remporter le prochain tournoi Olympique !
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Exemplairement bien rédigé cet article !