Domota : Jamais citoyens français mais macaques de la république française
Vendredi 30 octobre s’est tenue une Conférence Débat sur le thème « Afriques-Caraibes Histoire et Perspectives Comment franchir les rivages soupçonneux du « non-dit » et bâtir la « mémoire du futur », en compagnie du leader syndical Elie Domota qui répondait à l’invitation de Guillaume Opely Gadji, Président de la Communauté ivoirienne du Nord-Pas-de-Calais.
Selon les organisateurs entre 450 et 500 personnes ont répondu présentes pour rencontrer Elie Domota à Lille durant les deux jours de sa présence. C’était l’occasion pour lui de confier ses attentes sur la société antillaise et la nécessité pour africains et antillais de faire front commun afin d’envisager des perspectives d’avenir communes beaucoup plus fortes. Celui qui a mené la plus grande mobilisation en Guadeloupe en tant que leader de l’organisation syndicale « Lyannaj Kont Pwofitasyon » put revenir sur ce mouvement. Il critiqua alors l’incapacité du Conseil d’Etat d’encadrer convenablement la loi concernant les produits de première nécessité relatif aux accords Bino conclus en fin de grève et dénonça également le procès d’intention systématiquement à charge contre les porteurs du mouvement. Il donnait alors des nouvelles de ce sympathisant qui, au départ arrêté pour avoir tagué sur les murs l’inscription « votez UGTG » a été condamné le 25 novembre dernier pour ne pas avoir obtempéré à un test salivaire.
Au fil de la conférence/débat il évoque constamment la notion de pwofitasyon exercée par l’Etat sur les Antilles, ainsi que le lobby de certaines familles. Il fait alors apparaître l’idée de la question prioritaire de Constitutionnalité, un mécanisme juridique très récent instauré par une loi de 2009, qu’il cherche à utiliser afin de faire reconnaître le préjudice subi par les descendants d’esclaves.
Parmi les nombreuse phrases de conclusion d’Elie Domota : Aujourd’hui « notre attitude est guidée selon le fait que nous ne connaissons pas réellement notre culture (…) Le système scolaire étant fait pour nous emmener à la division (…). C’est pour cela qu’il n’y a pas de réel mouvement de jeunes dans les mobilisations »; il finit alors en disant que « Nous n’avons jamais été citoyens français mais des macaques de la république française ».
Comme un fil rouge, Elie Domota n’a eu de cesse de rappeler la nécessité pour la jeunesse de se soucier d’avantage de son avenir. Je suis probablement un de ces jeunes dont il parle, ceux qui ont des choses à dire et qui veulent être entendus car ils ont leurs propres opinions.
Si le compte rendu de cette rencontre n’expose pas la totalité du débat qui sur bien des points juridiques ou historiques était très enrichissante tant l’orateur passionnant et passionné, toutefois, face à une salle comble et plus ou moins acquise à sa cause n’est-il pas dommageable de concourir à un discours sans aucun contrebalancement ? Dénoncer la pwofitasyon ne peut être qu’unanimement salué, mais aller jusqu’à affirmer que l’Etat Français traite les jeunes antillais comme les « couillons » de la république, le Service Militaire Adapté et l’école opérant auprès d’eux qu’un réel lavage de cerveau, frôle dans certains cas l’excès. De plus, face à une jeunesse antillaise au chômage et désintéressée par la vie politique il y a d’autres moyens, avec une visibilité comme celle-ci, de faire bouger les choses qu’en affirmant qu’il ne sert à rien d’aller voter !
1 Comment
Votre conclusion montre que vous n’avez rien compris! Elie Domota a tout à fait raison! Vous donnez la preuve de qu’il dit!