Les antillais et guyanais de Côte d’Ivoire ont commémoré le 10 mai
Les Antillais et Guyanais de Côte d’Ivoire ont eux aussi commémoré l’abolition de l’esclavage le 10 mai à l’Institut français de Côte d’Ivoire. Interrogée par Brigitte Guirathie pour Fraternité Matin, Jocelyne Sarant Kpokpa, la Présidente en explique les objectifs
« Les populations, aussi bien en Côte d’Ivoire qu’aux Antilles, ne savaient pas vraiment ce que c’est que l’esclavage. Elles méconnaissaient dans le fond son histoire. En 2015, l’un des historiens venus de la Guadeloupe avait découvert ses origines ancestrales à Grand-Lahou. Des études réalisées ont permis à beaucoup de personnes de découvrir ce qu’il y avait autour de l’esclavage. Chaque année, nous proposons un thème de réflexion et cette année le thème choisi est : « Traite et esclavage : Refus de l’oubli ».
Elle réfute l’idée d’une simple propension à maintenir la flamme d’un souvenir douloureux de l’Histoire : « Le fait de savoir d’où nous venons permet justement de mieux appréhender l’avenir. C’est comme un enfant qui naît et vit sans savoir qui sont ses parents. Ailleurs, des recherches se font pour des gens qui continuent de rechercher leurs parents. C’est un peu la même chose. N’oublions pas qu’il y a eu cinq cents ans de traite négrière. C’est une purge ! C’est bien de cinq cents ans d’histoire de l’Afrique qu’il s’agit. Il y a eu à l’époque, plus de cent millions d’Africains qui sont partis. Nous nous demandons bien si une partie des problèmes de l’Afrique ne vient pas de là, parce que l’Afrique est le seul continent qui n’arrive pas à décoller. Nous voulons donc bien appréhender toutes ces questions pour pouvoir mieux rebondir ».
« En Côte d’Ivoire, cela se fait de façon douce parce que cet aspect des choses n’a pas été développé, comme au Sénégal, par exemple, où se rendent de nombreux Antillais, à la recherche de leurs origines ancestrales ! D’autres se rendent en pèlerinage au Bénin ! Il y en a qui aident à construire des écoles et autres parce qu’ils se sentent chez eux… »
« ll se peut que l’Unesco accompagne nos invités à Grand-Lahou pour voir la stèle. Nous avons déjà envoyé un courrier à l’Unesco dont nous attendons encore le retour. Nous espérons que les responsables de l’institution seront présents à la cérémonie pour voir ce que nous attendons de cette commémoration. Notre ambition, c’est d’élever en Côte d’Ivoire une Maison des Antilles, où nous pourrons montrer notre culture commune. Ayant été prises un peu partout en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Bénin et bien d’autre ailleurs, nous voudrions montrer à l’Afrique le résultat de toutes cultures mises en commun.
A lire en intégralité sur le site web de Fraternité Matin
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