Société

De la décrépitude comme catégorie esthétique en Guadeloupe et Martinique

Non, Antoine Nabajoth, Joel Nankin, je ne me lancerai pas dans un commentaire de vos œuvres. Je reste sagement à ma place d’inutile barbouilleur, qui croit être philosophe au pied de la Soufrière.

Ta-Nehisi Coates a écrit que parce qu’il avait toujours des livres sous les bras dans des quartiers noirs, dans des écoles noires, parmi des Noirs, on lui donnait toutes sortes de qualificatifs : l’intello, le brillant, le crétin, Malcolm, Farrakhan, Mandela, La Flèche, le futé…

Certains s’érigeant en défenseurs du peuple guadeloupéen ou martiniquais. On ne peut que rester abasourdi et révolté face aux dégradations commises sur les établissements scolaires qui sont le témoignage lancinant qu’ils préfèrent niveler par le bas. C’est la politique de la terre brûlée, de l’indigence.

Gardons pourtant notre foi en l’Homme. La Guadeloupe et la Martinique seraient-elles des terres où les grimaces diaboliques (de nos hommes politiques et syndicalistes, de nos journalistes, de nos experts, des dirigeants du SMGEAG, des dirigeants des comités sportifs) seraient (parfois) pénétrées d’humanité ?
C’est ce que Baudelaire pensait des œuvres du peintre espagnol GOYA.

A ce même Baudelaire, au début du mois de mai 1865, Edouard Manet, affecté, confie son angoisse.
« Je voudrais bien vous avoir ici, mon cher Baudelaire, les injures pleuvent sur moi comme grêle, je ne m’étais pas encore trouvé à pareille fête… J’aurais voulu avoir votre jugement… »

Il souffre et se plaint des rires que provoque après le Déjeuner sur l’herbe, son autre tableau célèbre Olympia.

Charles Baudelaire lui répond : « Vous n’êtes que le premier dans la décrépitude de votre art ».

On a lu cette phrase sibylline tantôt comme une raillerie, tantôt comme un encouragement.
Dans l’océan antillais de bavardages angoissés, nous sommes avides de paroles pour boucher les trous d’ignorance.

Pointe-à-Pitre n’est que la première ville dans la décrépitude urbaine.

Theobald n’est que le premier dirigeant dans la décrépitude du cyclisme local regardant non pas le peloton cycliste guadeloupéen, mais le peloton d’exécution.

Gilbert Pincemail, lunettes carrées, n’est que le premier journaliste de l’audiovisuel public ayant reçu un versement de 22 000 euros pour « règlement de prestations organisées pendant (une) campagne électorale » (en l’occurrence celle d’Ary Chalus) dans la décrépitude et l’indigence morale de la politique guadeloupéenne.

Un bal des hypocrites, l’irresponsabilité des responsables, la corruption, la fraude, le gaspillage, le clientélisme (comme l’affaire Respire +), ont produit l’exaspération, la désillusion.

La désorganisation est totale (les intrigues du Memorial Act(e) en témoignent).

Edson X appelle toujours Poutine à la défense du peuple guadeloupéen, Chicanos hurle qu’il y a trop de moustiques en Martinique.

Je regarde la démolition des bidonvilles à Mayotte.

J’essaie de comprendre pourquoi les députés Serva et Mathiasin du groupe Liot ne sont jamais interviewés par les chaînes nationales (des idiots utiles ?)
Cela dit, vais-je le demander à Paul Bismuth ou à Pierre-Yves Chicot ?

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Théo LESCRUTATEUR

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