Société

Conférence à Bakou : Vers la décolonisation de la Guadeloupe

Par un communiqué, l’UPLG nous apprend que « ce 26 juin à 10 heures… Jean-Jacob Bicep a été interpellé par la police aux frontières puis transféré dans les locaux de la DGSE pour y subir un interrogatoire ».

Cette interpellation fait suite à une conférence internationale « Vers la décolonisation de la Guadeloupe, Enjeux et perspectives ! » qui s’est tenue à Bakou…

Cette conférence… avait pour but d’exposer au public international notre situation coloniale au sein de la République Française.

L’UPLG dénonce cette interpellation de son secrétaire général et les tentatives de d’intimidation de la part du ministère de l’intérieur français.

L’ UPLG réaffirme sa détermination à continuer à mener la lutte pour l’indépendance de la Guadeloupe sur la scène internationale mais aussi en Guadeloupe.

L’UPLG dénonce les entraves à la libre circulation qu’ ont subi, le Président du MIR-Guadeloupe et secrétaire du Front International de Décolonisation José Bwakanpech, la Secrétaire Nationale du FKNG Nita BROCHANT et le journaliste Danik ZANDRONIS.


 

La déclaration finale de la conférence « Vers la décolonisation de la Guadeloupe : Enjeux et perspectives », organisée à Bakou par le BIG, a été adoptée ce mercredi 25 juin.

 » Nous, les participants à la Conférence internationale intitulée « Vers la décolonisation de la Guadeloupe: enjeux et perspectives », tenue le 25 juin 2025 à Bakou, République d’Azerbaïdjan, coorganisée par le Groupe de l’Initiative de Bakou (GIB), L’Union populaire pour la libération de la Guadeloupe (UPLG), le Mouvement International pour les Réparations – Guadeloupe (MIR-Guadeloupe), Comité International des Peuples Noirs (CIPN) et Fòs pou konstwi nasyon Gwadloup (FKNG) avec la participation active de représentants de la société civile guadeloupéenne, de mouvements politiques, d’institutions académiques ainsi que d’organisations internationales de défense des droits de l’homme, réaffirmons notre engagement commun en faveur du droit inaliénable de tous les peuples à déterminer librement leur statut politique et à poursuivre leur propre voie de développement économique, social et culturel, tel qu’énoncé dans la Charte des Nations Unies et réaffirmé dans les résolutions pertinentes, notamment la Résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale des Nations Unies relative à l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux.

Nous reconnaissons que la Guadeloupe demeure placée sous l’autorité de la République française en tant que département d’outre-mer, et que ce statut continue de priver le peuple guadeloupéen de l’exercice pleinement libre de son droit à déterminer son avenir politique, conformément à sa volonté et à ses aspirations. Nous rappelons les profondes injustices historiques auxquelles la Guadeloupe a été confrontée, notamment l’extermination de sa population autochtone kalinago, l’asservissement des Africains, l’exploitation des travailleurs sous contrat, ainsi que l’imposition de structures administratives et économiques ayant perpétué les inégalités et la dépendance.

Nous reconnaissons en outre que la départementalisation n’a pas mis fin au colonialisme, mais l’a reconfiguré sous une forme plus subtile et institutionnelle, permettant à la France de retirer la Guadeloupe de la liste des territoires éligibles à la décolonisation, sans le consentement véritable de sa population. Aujourd’hui, les conséquences de ce statut colonial non résolu se manifestent clairement à travers le chômage structurel, l’exode des jeunes, les inégalités sociales, la dépendance économique, la recrudescence de la violence et la dégradation de l’environnement en Guadeloupe, notamment à travers les effets dévastateurs de la crise du chlordécone.

Nous soulignons l’urgence de confronter et de démanteler les héritages coloniaux par un dialogue inclusif, la reconnaissance de la vérité historique, la revitalisation culturelle et linguistique, la justice réparatrice, ainsi que la décolonisation des institutions et des systèmes de savoir. Tout au long de cette conférence, les participants ont mis en lumière le contexte historique et la mémoire collective de la colonisation; la nécessité impérieuse de réformes politiques et institutionnelles; les asymétries économiques persistantes enracinées dans l’exploitation coloniale; l’émancipation culturelle et intellectuelle face aux récits imposés; les fondements spirituels et identitaires de la résistance et du renouveau; ainsi que le rôle central de la société civile et des mouvements sociaux dans l’avancement de la cause de la libération.

Nous exprimons notre solidarité ferme avec tous les peuples à travers le monde qui demeurent soumis à une domination coloniale, et réaffirmons notre soutien à leur droit de déterminer librement leur propre destin, conformément au droit international. À cet égard, nous appelons les Nations Unies ainsi que les instances internationales et régionales concernées à se positionner clairement et à prendre des mesures concrètes en faveur du processus de décolonisation de la Guadeloupe, notamment par la réinscription de la Guadeloupe sur la Liste des territoires non autonomes des Nations Unies.

Nous encourageons la poursuite du dialogue, de la coopération et des échanges entre les peuples et les mouvements affectés par le colonialisme, et affirmons l’importance de plateformes internationales telles que le Groupe de l’Initiative de Bakou pour amplifier les voix marginalisées, coordonner les actions de plaidoyer et faire progresser l’agenda mondial de la décolonisation.

Nous déclarons par la présente notre intention collective de soutenir le peuple de Guadeloupe dans sa quête d’une transition pacifique, juste et démocratique vers la pleine souveraineté. L’avenir de la Guadeloupe appartient à son peuple, et nous nous engageons à nous tenir à ses côtés dans sa lutte légitime pour le reconquérir.

Nous souhaitons exprimer notre sincère gratitude à la République d’Azerbaïdjan et au Groupe de l’Initiative de Bakou pour avoir accueilli cette importante conférence et pour leur engagement indéfectible à faire avancer l’agenda mondial de la décolonisation.  »

 

Previous post

"Ina Césaire était une passeuse"

Next post

La CARL répond au communiqué de l’UTC-UGTG

Théo LESCRUTATEUR

Théo LESCRUTATEUR

1 Comment

  1. Dominique MONTOUT
    juillet 5, 2025 at 14:33 — Répondre

    Que l’on soit partisan ou non de l’UPLG, quelque soit ce qu’on aurait à lui reprocher. Il serait appréciable que les mouvements patriotiques de tous bords, mais aussi tout simplement les citoyens Guadeloupéens, s’insurgent sur les abus du ministère de l’intérieur quand à la liberté d’expression et de circulation.

Leave a reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *