Ce n’est qu’un au-revoir Raymond !
Mercredi 22 janvier était organisée une cérémonie d’adieu à notre ami reporter-photographe Raymond Moisa à la Bourse du travail de Saint Denis. L’illustration en une (oeuvre d’Alfred Jocksan) le représente à la coupe du monde 2010 en Afrique du Sud. L’amateur de football aimait immortaliser les plus belles actions de ce sport. Mais ce que l’on sait moins, c’est qu’il était un féru de poésies.
A chaque fois qu’il avait l’occasion de déclamer un poème, il choisissait celui-là.
La photographie de papa
Quand sur le parvis de l’église
Le photographe pose son trépied
Tous les badauds se font la bise.
Ils sont dans leurs petits souliers
Pour se faire immortaliser.
Ils sont heureux, ils vont poser
Devant l’objectif du vieux routier
Qui de les voir si excités
Prend tout son temps pour bien fixer
Sa merveilleuse boite à images
D’où sortira le p’tit oiseau
Enfin libéré de sa cage
Le temps de faire une belle photo.
Un peu perplexe, un peu inquiète
La foule observe le maître d’art
Qui vient de se couvrir la tête
D’un tissu noir un peu bizarre,
Soudain sortie comme par magie
Derrière le Daguerréotype.
L’opérateur n’a pas fini.
Tandis qu’un homme tire sur sa pipe,
Il vérifie sa mise au point
Son appareil en a besoin.
Il l’aime beaucoup, il en prend soin
Chacun ici en est témoin.
Encore quelques petits réglages,
Lance une voix un peu enrouée
Puis on fera de belles images
De cette magnifique assemblée.
Une heure déjà s’est écoulée,
Ouf, l’appareil est installé.
Mais, mais ou ai-je donc mis mes plaques ?
S’inquiète brusquement l’homme de l’art
Zut, mon assistant, ce drôle de Jacques
Les a laissées dans le placard.
A moins que ce ne soit Raymond
Qui me fait tant tourner en rond.
Mesdames, messieurs, excusez-moi
Croyez bien que je le regrette
Mais c’est fichu pour aujourd’hui.
Cela va vous paraitre très bête
Mais il vous faudra revenir
Un autre jour pour en finir
Et surtout pour obtenir
De très belles photos souvenirs.
La photographie mes enfants
C’était comme ça en mille neuf cent !
1 Comment
Bonjour,
Je regrette vraiment que des obligations professionnelles impératives ne m’aient pas permis d’assister aux obsèques de Raymond Moisa. Je tiens à saluer sa mémoire car c’était un personnage incontournable dans les milieux antillais de l’hexagone; pour moi il reste totalement associé à l’aventure de Dom Hebdo et c’était un photographe de grand talent.
Salut l’artiste;
GPL