Affaire Ceregmia : vus mais pas pris ?
F. Célimène, K. Loghossa et E. Carpin, professeurs d’université en Martinique mis en cause pour 7 chefs d’inculpation dans l’affaire de détournements de fonds au laboratoire de recherche du Ceregmia étaient devant les magistrats de la cour d’appel de Fort-de-France, leurs avocats réclamant la levée de leur contrôle judiciaire.
Le 8 novembre 2017, le conseil d’État avait annulé leur licenciement arguant que « la commission de jugement du Conseil National de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (CNESER) n’a ni respecté le droit, ni vérifié les faits. Le Conseil d’État a donc décidé de casser sa décision du 8 juin 2016 révoquant Fred Celimène de l’enseignement supérieur et suspendant sans rémunération Kinvi Logossah et Eric Carpin respectivement pour 5 ans et 2 ans ».
Mais la surprise est venue de l’attitude de l’avocat de la partie civile Me Joël Sylvestre affirmant que « la position de l’Université n’a pas changé » et désireux d’aller « vers l’apaisement ». Phrase qui a provoqué la colère de Corinne Mencé-Caster ancienne présidente de l’Université des Antilles et de la Guyane qui s’est fendue d’un communiqué.
« Chers Amis
Vous êtes, tout comme moi, des citoyens de notre pays Martinique, et aussi, par association, de notre île sœur, la Guadeloupe !
Au JT de Martinique 1ère d’hier soir, l’avocat de l’Université des Antilles a associé le retour éventuel des mis en cause du Ceregmia à de l’apaisement ! On veut donc apaiser en réintégrant des personnes qui sont soupçonnées d’avoir détourné plus de 10 millions d’euros à notre université, à notre jeunesse, et on parle d’objectivité ! Et on veut nous faire gober ça !
Dans quel pays du monde verrait-on l’avocat de la partie civile tenir un discours favorable à ceux qui ont spolié l’université que, lui, en tant qu’avocat, est payé pour défendre ! Nous ne pouvons pas laisser faire ! Nous ne devons pas laisser faire ! Sinon comment pourrions-nous, après, regarder notre jeunesse en face, elle, qui a besoin de tout cet argent dérobé ? »
L’Université des Antilles doit rembourser environ 750.000 € annuels jusqu’en 2021 pour les sommes détournées.
La levée du contrôle judiciaire permettrait aux trois professeurs de réintégrer l’Université des Antilles. Le jugement est en attente au 13 mars.
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