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4 FEVRIER 1794 : LE SOUVENIR D’UNE ABOLITION SANS CONDITIONS

4 février 1794 : abolition de l’esclavage en France par la Convention nationale (16 pluviôse an II). Cet événement historique, imposé par la révolte des esclaves de Saint-Domingue est généralement occulté. Il est communément admis et enseigné que la date de l’abolition de l’esclavage est le 27 avril 1848.

Hier, une trentaine de personnes s’étaient données rendez-vous place du général-Catroux à Paris face aux Fers, le monument au général Dumas.  Cette tradition perdure depuis le 4 février 2014 à l’appel de l’association des Amis du général Dumas présidée par Claude Ribbe.

Alors que l’abolition de 1794 ne prévoyait aucune indemnité pour les colons, celle de 1848 la leur accorda en réparation du « préjudice subi » (la perte de leurs esclaves).

L’autre combat de l’association des Amis du général Dumas concerne un Centre Dumas qui abriterait à la fois un mémorial de l’esclavage et une maison des outre-mer. Le 10 mai 2015 Manuel Valls s’est déclaré favorable à l’engagement d’une réflexion pour faire de l’hôtel Gaillard d’une superficie de plus de 6000 m2 et appartenant à la Banque de France, étroitement liée à l’esclavage un lieu de mémoire dédié à la traite.

Ribbe 2

« J’ai un petit garçon qui a six ans. Il a besoin de héros pour se construire » nous déclare Claude Ribbe. « Prenez d’Artagnan qui a fait rêver des générations de jeunes. Qui pourrait imaginer que c’est le fils d’un homme qui est né esclave ?

Il faut imposer ces nouveaux héros. Ce n’est pas un hasard si actuellement on découvre sur les écrans Chocolat qui était une star à son époque. Nous avons des dizaines d’exemples d’hommes et femmes qui font partie de notre histoire. Dans ce centre Dumas que j’appelle à fonder, nous découvrirons cette histoire qu’on nous a cachée. Il faut que la République fasse ce geste…

Je tiens à rappeler qu’il y a une centaine d’ultramarins qui  sont en ce moment au Jihad car ils n’ont peut être pas trouvé les héros que je cherche à valoriser… Des interlocuteurs américains m’ont dit : nous on trouve que les minorités en Europe et particulièrement en France sont maltraitées notamment dans leur histoire. On préfère mettre de l’argent sur l’histoire des afro descendants plutôt que d’envoyer des troupes… Et même si ce soir nous étions peu nombreux, je suis persuadé que nous incarnions les valeurs de la République qui prône l’égalité entre les citoyens».

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3 Comments

  1. Valeriane
    février 5, 2016 at 07:33 — Répondre

    « Décret no 2262 de la Convention nationale du 16 jour pluviôse, an second de la République Française, une & indivisible, qui abolit l’esclavage des nègres dans les colonies.
    La Convention Nationale déclare que l’esclavage des Nègres dans toutes les Colonies est aboli ; en conséquence elle décrète que les hommes, sans distinction de couleur, domiciliés dans les colonies, sont citoyens Français, & jouiront de tous les droits assurés par la constitution.
    Elle renvoie au comité de salut public, pour lui faire incessamment un rapport sur les mesures à prendre pour assurer l’exécution du présent décret.
    Visé par les inspecteurs. Signé Auger, Cordier & S.E. Monnel.
    Collationné à l’original, par nous président & secrétaire de la Convention Nationale. A Paris, le 22 Germinal, an second de la République Française, une & indivisible. Signé Amar, président ; A.M. Baudot, Monnot, Ch. Pottir & Peyssard, secrétaires.
    Au nom de la République, le Conseil exécutif provisoire mande & ordonne à tous les Corps administratifs & Tribunaux, que la présente loi ils fassent consigner dans leurs registres, lire, publier & afficher, & exécuter dans leurs départements & ressorts respectifs ; en foi de quoi nous y avons apposé notre signature & le sceau de la République. A Paris, le vingt-deuxième jour de Germinal, an second de la République Française, une & indivisible.
    Signé Buchot, président par intérim, Contresigné Gohier. Et Scellée du sceau de la République. »

  2. COTTIAS
    février 5, 2016 at 13:35 — Répondre

    Quelques faits historiques à rappeler en ce 4 février qui demeure une date importante pour la République dans son élaboration concrète du principe de l’égalité du genre humain plus que dans son application réelle. Une date qui a été oubliée pendant longtemps (et jusqu’au bicentenaire de la Révolution française) parce qu’elle est liée au régime de la Terreur en France et parce qu’elle a conduit, en effet de retour, à la plus grande défaite de l’armée de Napoléon à Vertières, à Saint-Domingue, pendant laquelle, dans chaque camp, les troupes chantaient « la Marseillaise », rapporte-t-on. Le symbole est beau.
    Par souci d’exactitude, le décret du 4 février 1794 a été abrogé de fait par le décret du 27 avril 1848 car ils portent tous les deux sur le même sujet, à savoir l’abolition de l’esclavage. C’est un principe de hiérarchie des normes
    Myriam Cottias Présidente du Comité National pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavagisme. Cnmhe France

  3. COTTIAS
    février 5, 2016 at 13:39 — Répondre

    Dans la nuit du 21 au 22 août 1791, les esclaves du nord de Saint-Domingue se soulèvent contre les colons français. La révolution naissante organisée par Toussaint-Louverture, s’étendit à toute la colonie.
    Le rapport de force entre esclaves et pouvoir colonial est tellement favorable aux premiers que, pour garantir la continuité du travail et la production sucrière, Sonthonax et Polverel commissaires civils de Saint-Domingue, décrètent, le 29 août 1793, l’affranchissement des esclaves dans le Nord de Saint-Domingue puis, le 21 septembre dans l’Ouest et le 21 octobre dans le Sud au nom de la Déclaration des Droits de l’Homme de 1789.
    En retour, et en écho, le 4 février 1794 à Paris, la Convention Nationale abolit l’esclavage dans l’ensemble des Colonies (un principe inégalement appliqué puisqu’en Martinique, par exemple, les colons préfèrent passer sous domination anglaise pour éviter l’application de cette décision). C’est la première abolition de l’esclavage par la France qui se fait par décret.
    Cette abolition demeure une date symbolique pour la France car elle est inscrite dans le cadre de la Première République. Pour la première fois, un état, de puissance mondiale prenait pareille mesure.
    Cependant, l’abolition de l’esclavage a eu une effectivité réduite pour les esclaves car ils ont continué à être soumis à un régime de travail forcé. La liberté est demeurée pour beaucoup d’entre eux seulement formelle.
    L’esclavage, rétabli de fait en 1802 par Bonaparte, provoquant l’indépendance de Saint-Domingue qui devient Ayiti le 1er janvier 1804, ne sera définitivement aboli par la France que par le Décret du 27 avril 1848, par le Gouvernement provisoire de la Seconde République.
    Quelques faits historiques à rappeler en ce 4 février qui demeure une date importante pour la République dans son élaboration concrète du principe de l’égalité du genre humain plus que dans son application réelle. Une date qui a été oubliée pendant longtemps (et jusqu’au bicentenaire de la Révolution française) parce qu’elle est liée au régime de la Terreur en France et parce qu’elle a conduit, en effet de retour, à la plus grande défaite de l’armée de Napoléon à Vertières, à Saint-Domingue, pendant laquelle, dans chaque camp, les troupes chantaient « la Marseillaise », rapporte-t-on. Le symbole est beau.
    Par souci d’exactitude, le décret du 4 février 1794 a été abrogé de fait par le décret du 27 avril 1848 car ils portent tous les deux sur le même sujet, à savoir l’abolition de l’esclavage. C’est un principe de hiérarchie des normes
    Myriam Cottias Présidente du Comité National pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavagisme. Cnmhe France

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