Walles Kotra : C’est important ce que nous partageons à l’Olympia
Dans les coulisses de la salle mythique, les artistes terminent les derniers ajustements vocaux, et relisent leurs partitions musicales avant l’entrée sur scène. Walles Kotra Directeur exécutif en charge de l’outre mer à France Télévision nous éclaire sur cette initiative Carte blanche à Jacob Devarieux : l’Outre-mer fait son show à l’Olympia.
Pour ce concert exceptionnel en direct de l’Olympia, Jacob Desvarieux, figure incontournable du zouk, recevait Lycinaïs Jean, Antonny Drew, Saifa, Vaiteani, Adèle Lebon, Tyssia, Nixo, Gulaan, et Mikl, sans oublier la participation exceptionnelle d’Admiral T.
Ces artistes venus de Martinique, de Guadeloupe, de Polynésie, de Saint-Pierre-et-Miquelon, de Wallis-et-Futuna, de Mayotte, de Nouvelle-Calédonie et de la Réunion rappellent à quel point la scène musicale ultramarine continue de faire rimer créativité et authenticité. Cet évènement met également en lumière la richesse et la diversité des sonorités d’Outre-mer. Laissons la parole à Walles Kotra.
» L’idée c’est de dire finalement qu’on a besoin que l’outre mer apparaisse, qu’on se retrouve, qu’on parle de nous, que l’on partage ce que nous sommes, et que dans ce lieu symbolique qu’est l’Olympia, on vienne et on emmène ce que nous sommes : le Guyanais qui vient du fleuve, les Antillais, les Réunionnais, les Calédoniens. Et on se dit ‘’ C’est un moment à nous. On vient échanger avec les autres, c’est important que nous soyons fiers de nous. C’est le concept de base.
Nous avons un univers musical riche et complexe… Nous avons un géant de la musique antillaise Jacob Devarieux, un ancien, leader du groupe Kassav, qui a conquis le monde entier. C’est bien qu’il participe, qu’il donne, qu’il transmette son savoir musical. On lui a donc proposé de choisir des jeunes des différents départements.
Beaucoup de ces artistes ne sont jamais passés sur la scène de l’Olympia, c’est une première pour eux. Et de dire finalement dans ce monde qui bouge dans le numérique, qu’on va se retrouver ensemble, s’afficher ensemble, et dire voila nos êtres.
C’est compliqué à expliquer l’outre–mer. Ce n’est pas un pays, ce sont neuf régions, dans chaque pays des identités différentes, qui ont été bousculés par l’histoire, qui ont construit des choses, ont inventé des nouvelles sonorités. Un musicien Guyanais a dit « Nous allons venir montrer des petits bouts de nous même’’.
Dans la France d’aujourd’hui, il faut rester modeste, c’est important que l’on dise.Il y a une petite musique à partager avec les autres. Nous souhaitons, si nous en avons les moyens, si nous arrivons à bien l’organiser, le pérenniser. C’est vrai dans le domaine musical, c’est à voir aussi pour les associations, un rendez vous avec les startups, d’autres secteurs sont à l’étude. Au fond, ce que l’on essaie de dire : « Nous avons un regard particulier sur le monde. Nous sommes petits, mais nous avons des choses à dire et ce petit quelque chose, nous devons le partager ».
Chaque artiste interprétera, avec ses paroles, sa musique, les problèmes, les richesses, les espoirs de son « continent ». Les uns parleront d’environnement, d’autres de culture qui s’éteint et certains de demain. C’est une sorte de tableau impressionniste l’outre mer et finalement les artistes disent beaucoup sur le monde d’aujourd’hui. Il y a des petites parts universelles qui se dégagent de ces réalités particulières et une part universelle. C’est important ce que nous partageons à l’Olympia, que le pays la France entende notre musique.
Vous me posez la question de l’évolution de la musique en Calédonie Nous sommes une vieille civilisation de quatre mille ans, on a récupéré de nos ancêtres ses racines. Je crois que la musique surtout en Calédonie, nous permet de dire « Nous », là on dit souvent « Je ». On partage avec l’autre et on existe dans le regard de l’autre. Mon identité est aussi dans votre regard à vous, c’est ce que les musiciens nous apprennent.
Wanda Nicot
Crédits photos PHB
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