Depuis l’avènement de la démocratie en Guadeloupe, peut-être en raison d’une faiblesse de représentativité des élus, la vie politique est marquée par la recherche récurrente d’hommes providentiels,
capables de porter la voix de nos foules désespérées, et de gouverner l’archipel avec une légitimité supérieure à celle de nos actuels representants parlementaires, et des têtes de gondole de nos exécutifs.

Cet imaginaire du Grand Homme, fait implicitement allusion à des fondements politico- mystiques, puisque même les tenants d’une évolution statutaire, paraissent plus mettre l’accent sur les qualités d’un leader charismatique à la CHAVEZ, (l’exemple d »Alfred Marie-Jeanne fut revelateur en la matière), que sur la nécessaire mise en place des leviers institutionnels, financiers et humains indispensables à un changement de statut. crise de la représentation se fait ressentir, n’offrant pour alternative qu’un plébiscite déjà renouvelé à plusieurs reprises d’un pouvoir autoritaire, de facture populiste, et anti-immigrationniste.

« Agonie, clivage et symbolisation », pour reprendre les termes du psychanalyste Roussillon, semblent bien être les termes adéquats à accoler à ce departement-région.

Prenons l’exemple du changement de nom de l’aéroport PoleCaraibes en aéroport Maryse Condé. La population a-t-elle été invitée une seule fois à se prononcer? GERTY ARCHIMEDE par exemple n’avait pas droit au chapitre ? Le débat devait être porté sur la place publique.

Nous avons eu la surprise de constater que par la voix du prince, en l’occurence le président de région, des centaines de milliers de guadeloupeens n’ont pu se prononcer.
Ce fut l’exemple sidérant des mouvements autocratiques et fragmentaires qui traversent la Guadeloupe.

Nous n’avons plus que des gardiens moins que vigilants d’un temple vide, et aux cultes désertés.
De ce non respect d’une démarche solennelle et nationale, un froid intemporel nous saisit.

Et si on donnait comme nom à l’aéroport, DLO é Limié Gwadloup?